DE NOTRE ENVOY� SP�CIAL EN AFRIQUE DU SUD, MOHAMED BOUCHAMAI Le Mondial africain a commenc� hier. Bafana Bafana d�Afrique du Sud et El Tri du Mexique ont donn� le ton. Pendant un mois, le monde aura les yeux riv�s sur le pays de Madiba. Johannesburg, Polokwane, Pretoria, Cape Town, Durban, Bloemfontein, Rustenburg et Port Elizabeth seront des plateaux de choix pour les fans du football qui verront d�ferler de grands champions et des vedettes d�une pratique qui d�passe souvent son cadre sportif. La Coupe du monde 2010 c�est surtout le retour des Alg�riens terr�s 24 ans durant sous l�autel de l�insouciance. La plan�te verra en 3D et dans toutes les dimensions, comment un ballon parvient � captiver autant de monde, � engendrer autant d�attrait et � g�n�rer d�incommensurables profits. L�Alg�rie, elle, n�a d�yeux que pour les Verts de Rabah Sa�dane dont le retour au sommet a co�ncid� avec cette premi�re sur les terres africaines. Un come-back gagnant ? R�ponse � partir de demain et cette entr�e en mati�re contre � la Slov�nie, qui a tout d�un d�fi sur lequel les Alg�riens misent gros. Le premier tour est un imp�ratif duquel personne, du petit peuple au fin connaisseur, ne se d�tourne. La glissade n�est pas permise. L�espoir est grand. Plus que quelques heures avant la grande aventure. Sa�dane et sa troupe pr�parent le match de demain contre les Slov�nes. Un rendez- vous avec l�histoire que les Alg�riens ne veulent pas manquer. Ne veulent pas g�cher. Le sang qui a coul� au Cairo Stadium et les Pyramides du Nil n�a pas encore totalement s�ch�. L�orgueil d�un peuple serait bafou� si l�EN passe � c�t� d�un �v�nement qu�elle a tr�s longtemps suivi derri�re le petit �cran. La derni�re apparition des Verts en Coupe du monde, c��tait lors du Mondial mexicain contre l�Espagne. L�Alg�rie, driv�e par Sa�dane, avait alors ramass� un cinglant 3-0 contre l�Espagne. Un score qui a fait mal au football alg�rien. Vingt-quatre ans plus tard, y�a-t- il du nouveau du c�t� des Verts ? se demandent observateurs et experts du football mondial. L�Alg�rie qui a sorti le double (et d�sormais triple champion d�Afrique) a-t-il les moyens pour renverser le tr�ne de sa Majest�, les orgueilleux Yankees et les aspirants slov�nes ? Au sortir de la derni�re coupe d�Afrique, jou�e en Angola, donc tout d�Afsud, l�EN a laiss� bonne impression. �Tr�s bonne� m�me pour certains. Elle a aussi d�pens� de l��nergie. Beaucoup de force. L�infirmerie du Dr Boughlal n�a jamais �t� un havre de paix depuis novembre 2009. Les cadres de la s�lection ont perdu leur rang et ont �t� rel�gu�s aux tribunes, a fortiori au banc, au sein de leurs clubs employeurs. Les artistes, Meghni en particulier, n�ont pas quitt� les officines des m�decins orthop�distes, physiologistes et kin�sith�rapeutes. A pr�s de soixante- douze heures du retour de l�Alg�rie sur la sc�ne plan�taire, Sa�dane n��tait pas encore certain de compter sur une de ses pi�cesma�tresses, Yebda. Comme il n�avait pas encore tranch� le cas Mansouri �bless� mentalement� par les sifflets du public de F�rth Stadion, samedi dernier, lors du test face aux Emiratis. Depuis ce week-end et le retour du strat�ge des Pompey, Cheikh Rabah a de meilleures id�es dans sa t�te. L�ordre est, dit-on, r�tabli et Mansouri, en terrible manque de confiance, pourrait fort bien se voir rel�gu� au banc des rempla�ants. C�est Yebda, en manque de comp�tition certes, qui prendrait une place au c�ur de la zone m�diane. Le conditionnel est de rigueur car avec Sa�dane, le plat du jour est servi chaud. Ghezzal-Mansouri, kaput ? Dans son point de presse de jeudi matin, le s�lectionneur national a �t�, en effet, plus clair dans ses r�actions � ceux qui avan�aient avec force d�tails qu�il allait sacrifier Mansouri et Ghezzal lors du match de demain � Polokwane face aux Slov�nes. Plut�t moins nuanc� qu�il ne l�a �t� dans ses premi�res interventions � chaud suite aux matches de pr�paration face � l�Eire et les EAU. �Sauf changement de derni�re minute, c�est Yebda qui commencera le match contre la Slov�nie�, r�pliquait s�chement celui qui d�fendait bec et ongles son malheureux capitaine qui a failli quitter le Mondial, mercredi soir, en apprenant qu�il est fort probable qu�il soit sacrifi� ce dimanche. Le Lorientais n�est pas le seul. D�cri� par les supporters et les m�dias sp�cialis�s pour son manque d�efficacit� depuis onze rencontres, l�attaquant de l�AC Sienne Abdelkader Ghezzal est aussi sur la sellette. Contrairement au cas Mansouri, Sa�dane n�a pas fait de r�v�lations concernant le nom de celui qui sera associ� � Rafik Djebbour en attaque. Des envoy�s sp�ciaux avaient pronostiqu� carr�ment un remixage du dispositif avant de l�EN. Comme d�associer Matmour, homme de couloir, � Djebbour en laissant la place d�gag�e par la mise au frigo de Ghezzal � un autre milieu offensif. Boudebouz ou Kadir ? La question br�lait les l�vres de tous les envoy�s sp�ciaux qui attendaient hier Sa�dane au point de presse, le dernier avant le d�part vers Polokwane. C�est la surprise du chef et celui-ci garde jalousement son �joujou� pour l�acte final. Kadir a honor� ses deux premi�res s�lections en tant que milieu r�cup�rateur aux c�t�s de Lacen et � la place de Mansouri. Pas si malin que �a, Mister Sa�dane ! Pourtant les chances de voir le Cheikh incorporer le virtuose sochalien sont �tr�s grandes�, pronostiquait un des membres du staff de Sa�dane. Le meneur de jeu serait alors une question d�alternance entre deux lionceaux, Ziani et Boudebouz. Promis jur�. M. B. Kalem promet �un quart d�heure� L�ex-gol�ador du Chabab et des Verts dans les ann�es 60-70, Mokhtar Kalem �tait l�un des invit�s du MJS pour ce d�placement de soutien � l�EN en Afrique du Sud. Kalem qui s�est retir� du circuit du football apr�s son am�re exp�rience � la pr�sidence du CRB n�a surtout pas manqu� de sa perspicacit�. De l�inefficacit� des attaquants de la s�lection de Sa�dane, Kalem trouve � redire m�me s�il laisse le soin � l�entra�neur national de trouver les solutions �Et elles existent dans cet effectif�, dit-il. Sans apporter une couche de nostalgie moul�e � son r�alisme d�antan : �A mon �ge et ma petite forme, je peux assurer un bon quart d�heure � Sa�dane�, promet-il. Le sensationnel chasseur de buts qu��tait Mokhtar Kalem ne visait surtout pas �Ghezzal qui ne re�oit pas beaucoup de bons ballons pour pouvoir les transformer�, corrige- t-il. M. B. � Et se met en col�re ! C�est son genre et il ne s�en cache pas. Mokhtar Kalem n�a pas appr�ci� certains d�tails du s�jour de la d�l�gation alg�rienne qui a rejoint l�Afrique du Sud jeudi t�t le matin. A l�arriv�e au JNB A�roport, il commence par lancer : �L�Afrique pour organiser le Mondial, c�est du n�importe quoi�. Kalem ne visait pas sp�cialement les organisateurs du pays de Mandela. La preuve, � l�arriv�e des membres de la d�l�gation � l�Erika R�sidence, campus universitaire retenu pour leur h�bergement, il revient � la charge. Sans management en employant des mots durs dirig�s envers ceux qui �taient charg�s de cette mission. M. B. Benturki-Akli tels des ins�parables Blid�ens de souche et fiers de l��tre. Nasserddine Akli et El-Hadi Benturki ne se sont pas quitt�s d�une semelle durant ce d�placement en Afrique du Sud. A l�a�roport d�Alger, au sein de l�appareil A330-200 et pendant la suite. Anciens coaches de la formation phare de la ville des Roses, aujourd�hui fan�es par les pi�tres exhibitions de son �quipe premi�re, Benturki et Akli se sont dit des choses. De belles et d�autres qui le sont moins. L�USMB ne laisse personne indiff�rent. M. B. Meksi, le retour Mustapha Meksi, le charmant meneur de jeu des Lions du Ch�lif des ann�es 70 a fait �galement le voyage en Afrique du Sud. Actuel coach du RC Relizane, Meksi qui a ferm� la parenth�se de son club d�enfance est �bless�. Il parle de l�avenir comme s�il �voquait l�apocalypse, du football alg�rien s�entend. En �voquant le Rapid de la Mena qui a enfant� Banabou, Chema� (son adjoint durant la phase retour de la saison) le footballeur au teint bronz� mais au talent dor� a failli laisser couler des larmes. �La rel�ve n�existe pas dans ce qui a �t� un vivier par le pass�, pr�vient- il. A qui la faute ? Meksi �vite l�affrontement et accable les clubs jadis formateurs qui, aujourd�hui, ne sont pas en mesure de renouveler. �J�ai lanc� deux excellents juniors cette saison. Je crains qu�ils ne restent pas chez nous l�ann�e prochaine. Or, le club a besoin d�une locomotive pour redevenir conqu�rant�, avance l�enfant de Chlef qui est revenu 20-25 ans en arri�re. �De nos temps, l�ASO avait deux ou trois joueurs hors wilaya (il nomme Azza, Zaghzi et Ma�ziz). Aujourd�hui, ils sont 20 sur les 25 de l�effectif�. Sans commentaire.