Dans une conférence intitulée «La situation générale du pays et la prochaine élection présidentielle», organisée hier par l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), le chercheur en sociologie Nacer Djabi a estimé que «dans les conditions actuelles en Algérie, l'élection ne peut être porteuse de changement politique». Nacer Djabi, qui a analysé les facteurs qui auraient pu pousser à ce changement, a conclu qu'objectivement, il n'est pas possible de réussir un changement politique, encore moins à travers des élections. Il a souligné que «les institutions du pays (administration, parlement, partis politiques, etc.) sont, désormais, incapables de reproduire des élites en mesure de porter le changement». Il a ajouté que «la rue est faible et la pression qu'elle exerce sur le pouvoir ne suffit pas pour imposer un changement politique». Quant aux «nouveaux» acteurs de la scène politique algérienne, à savoir les hommes d'affaires, il a expliqué que «ce n'est pas encore une force en mesure de peser sur le destin collectif». Selon lui, ces acteurs qui ont investi les médias et les associations sportives ainsi que les assemblées élues sont influents, plus influents que beaucoup d'appareils partisans. Mais, ils ne constituent pas encore un «bloc historique» à même de viser l'exercice du pouvoir. «Un homme d'affaires est en mesure de collecter plus de signatures pour un candidat à la candidature que certains partis politiques. Mais, on ne sait pas vraiment ce que veulent ces derniers pour l'Algérie. Idem pour les jeunes qui n'expriment pas clairement leurs aspirations», a-t-il conclu. L. H.