Le mouvement Mouwatana appelle à renforcer les rangs des manifestants, demain. Son premier responsable dit s'attendre à une participation encore plus importante de citoyens refusant la candidature du Président en exercice. Pour Djilali Soufiane, l'heure est à une large concertation entre partis politiques et société civile pour maintenir intacte la pression de la rue. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La mobilisation citoyenne contre le cinquième mandat du Président en exercice sera encore plus importante demain. C'est le coordinateur national du mouvement Mouwatana qui l'affirme. Pour Soufiane Djilali, il s'agira de «la marche de l'unité» à laquelle son mouvement appelle à prendre part massivement au-delà des clivages pour, dit-il, dire «non à l'humiliation». Comment explique-t-il cet élan à travers de nombreuses villes du pays ? Pour Djilali Soufiane, il existe une seule explication : le ras-le-bol. Il estime, en effet, qu'«après de longues années d'humiliation où les Algériens ont espéré un changement lors de cette présidentielle, l'annonce de ce cinquième mandat a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, cela a permis de libérer une énergie qui a été accumulée durant de longues années», dit-il, ajoutant que «l'image d'un Président impotent, devenu la risée du monde, a profondément blessé les Algériens et tout le monde s'attendait à un retrait quelque peu honorable à l'occasion de cette présidentielle, malheureusement, ce pouvoir a démontré l'ampleur de sa cupidité, de son amour du pouvoir et cela n'a pas été supportable pour les Algériens», et d'ajouter qu'«il est clair que l'ensemble de la population refuse profondément cette humiliation. Il fallait s'attendre à cette réaction en dépit des menaces du Premier ministre et du chef de l'état-major qui sont devenus des figures représentant le bouclier de Bouteflika et les Algériens veulent leur départ à tous». Comment rentabiliser cette dynamique ? Djilali Soufiane répond : «Nous allons pas à pas. Nous allons demander aux partis qui ont des députés de se retirer. Il n'est pas admissible d'avoir un double langage, de se dire opposé au pouvoir et de continuer à être de son côté pour des raisons stratégiques. C'est le moment de démissionner et de se ranger auprès du peuple. C'est un premier pas, il faut que ce gouvernement s'en aille, ensuite, il faudrait que la classe politique et la société civile puissent se concerter pour la suite parce qu'il faut qu'il y ait une suite.» Interrogé sur la réaction de l'exécutif au grondement de la rue, le coordinateur de Mouwatana répond qu'«ils ont mal au ventre, ils n'entendent rien, Bouteflika encore moins. Ils sont tétanisés par la peur, ils doivent quitter le pouvoir et pour le moment, ils ne le comprennent pas». N. I.