Pour la 5e semaine consécutive, les foules de manifestants sont sorties dans la rue vendredi. De semaine en semaine, la contestation s'amplifie et des milliers pour ne pas dire des dizaines de milliers de jeunes et de moins jeunes, des femmes et des hommes et même des adolescents et des enfants, des handicapés sur leurs tricycles, en motocyclettes ou en voitures, brandissant d'immenses emblèmes et de banderoles ont marché et occupé la rue, notamment dans les grandes agglomérations comme Khemis Miliana, Aïn Defla et Miliana. A Khemis Miliana, les manifestants bien plus nombreux que les fois passées se sont regroupés, plus de 3 000 au départ devant le siège de l'APC avant de remonter vers la poste puis se sont engagés dans le Bd Belsaâdi pour rejoindre l'entrée est de la ville et bifurquer dans la déviation sud jusqu'au quartier Salem, puis revenir devant le siège de l'APC pour repartir en direction de la sortie ouest via le Boulevard Bougara. La foule compacte des manifestants est revenue en direction de Haï Salem pour revenir au point de départ. Tout au long du parcours, des milliers de voix ont fustigé le système et ses pratiques en lançant toutes sortes de slogans tels que « Allah Allah ya Baba wa hna djina bach netkhallas mine El Issaba »(Nous sommes venus pour évincer la bande de la mafia du pouvoir) - « El Djeïch, Echaâb, Khawa Khawa » (l'Armée, le peuple tous des frères), ou encore pour ne pas les citer tous « Echaâb der el courage, FLN dégage ! » (Le peuple s'est armé de courage et FLN dégage). A Miliana, ce fut la même ambiance. Des milliers de manifestants ont occupé aussi la rue pour dénoncer le système, ses chantres et ses tenants. A Aïn Defla, le chef-lieu de la wilaya, la contestation a pris plus d'ampleur que vendredi dernier. Une foule de quelque 5 000 à 6 000 personnes ont occupé la rue pour récuser aussi les tentatives des tenants du système en place de prolonger le 4e mandat avec ses subterfuges et ses promesses. Comme partout ailleurs, une multitude de slogans fusaient de toutes parts tels que «Wala dkika de plus ya Bouteflika» ! (Pas une minute de plus Bouteflika). Le parcours adopté par les marcheurs a été le même que les dernières fois, partis de l'esplanade du Complexe sportif du centre-ville, les manifestants ont occupé le Bd Emir-Abdelkader jusqu'à la sortie est de la ville avant de revenir vers le centre-ville via la déviation sud pour revenir au point de départ. A Miliana, comme à Khemis Miliana, les foules ont été encadrées par les services de sécurité et aucun incident ni dépassement n'a été signalé. Karim O.