Le Collectif des professeurs en sciences médicales, partie intégrante du mouvement de protestation généralisé de la population algérienne, a appris avec une profonde stupeur l'humiliante mésaventure des quatre jeunes filles arrêtées samedi 13 avril 2019 au cours de leur marche dans le cadre du Hirak au niveau de la Grande-Poste à Alger et transférées au commissariat de Baraki. Le Collectif des professeurs en sciences médicales dénonce l'arrestation arbitraire de ces manifestants, leur transfert vers un commissariat à Baraki, soit à près de 30 km du lieu de leur enlèvement, le traitement subi, et la libération de ces filles à UNE Heure du matin, en contradiction totale avec nos traditions. Profondément indigné par le traitement humiliant auquel ont été soumis ces manifestants, en particulier les filles, le collectif dénonce avec la plus grande fermeté les actes commis par les représentants de l'ordre public et de la loi, de surcroît par une femme policière sur ces jeunes filles. La fouille au corps est une chose, déshabiller des jeunes filles dans un commissariat est autre chose : une forme d'humiliation qu'aucune raison au monde, aussi importante soit-elle, ne peut excuser. Nous, qui avons vécu, étant enfants, des situations similaires pendant la guerre de Libération nationale, et avions été traumatisés par ces pratiques de l'armée coloniale, pensions qu'elles avaient été bannies à tout jamais de notre pays avec le recouvrement de notre indépendance ;force est de constater que nous nous sommes lourdement trompés avec ce qui s'est passé cette semaine. Devant cette situation inédite de l'Algérie indépendante, au vu des marches pacifiques du peuple algérien souverain, le Collectif des professeurs en sciences médicales demande instamment : - A Monsieur le Procureur de la République compétent, de diligenter une enquête afin de déterminer les responsabilités de tout un chacun afin de protéger les citoyens algériens de toute maltraitance et de tout abus d'autorité. (article 36 de l'ordonnance portant code de procédure pénale et fixant les attributions du procureur de la République) - Au Conseil de l'Ordre des avocats d'Alger de désigner un collectif d'avocats chargés d'assister et défendre ces jeunes manifestantes pour le recouvrement de leur dignité bafouée. Le Collectif des professeurs en sciences médicales attend de la justice, la sanction la plus sévère prévue par la loi, à l'encontre des responsables de cet acte ignoble et barbare, afin que plus jamais, une autre femme algérienne ne soit victime de ce type de comportement indécent et indigne. Pour le Collectif : - Pr. M. Bessaha - Pr. M. Maoui - Pr. M. Bouziane - Pr. M. Regabi - Pr. M. Brouri - Pr M. Semrouni - Pr. N. Djidjeli - Pr. N. Zidouni - Pr. F. Haddoum - Pr. K. Kezzal.