Comme chaque année, le mois de Ramadhan s'annonce d'abord par la hausse des prix des fruits et légumes. Un «rituel» que les marchands tiennent à perpétuer en inventant des arguments pour justifier cette flambée. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - A huit jours du mois de Ramadhan, les marchands de fruits et légumes se frottent déjà les mains. Pour eux, c'est l'occasion pour se remplir davantage les poches. Les prix de marchandises affichés en témoignent. En effet, certains fruits et légumes frôlent, parfois, des prix exagérés. A l'exemple de l'haricot vert dont le prix ne descend pas à moins de 250 dinars le kilogramme. Hier au marché T'nache de Belouizdad à Alger, les prix inscrits sur les ardoises implantées sur les marchandises annonçaient, d'emblée, l'approche du mois de Ramadhan. Ils donnent déjà un avant-goût de ce mois de jeûne. Certains vendeurs ne daignent même pas afficher les prix de leurs produits, obligeant ainsi les clients à les demander à chaque fois. Sur les étals du vieux marché, le poivron est proposé à 200 dinars le kilo. Le piment et les petits pois sont vendus à 160 dinars. Le prix de l'artichaut vacille entre 120 à 150 dinars alors que celui du concombre est de 140 dinars. L'indispensable des sauces rouges, la tomate, est quant à elle cédée entre 120 à 140 dinars. Le prix de ce produit reste assez élevé pourtant, il est en pleine saison de production. La courgette, la fève, l'aubergine et la betterave se sont alignées sur le prix de 100 dinars le kilo. Même l'oignon n'a pas dérogé à la règle. Au grand dam des consommateurs, lui aussi, est affiché à 100 dinars. Le navet et le fenouil vendus à 80 dinars et la carotte à 70 dinars restent ainsi, les légumes les «moins chers» du marché. La pomme de terre semble apparemment faire de la résistance. Son prix vacille depuis plusieurs mois, entre 60 et 65 dinars. Période de soudure ou pleine saison de production, le tubercule n'est pas descendu en dessous des 60 dinars, depuis plus d'une année, voire plus. Comme à chaque hausse de prix, les marchands s'arrangent toujours à trouver des explications et des justificatifs. Entre produits récemment arrivés sur le marché et produits en fin de saison, production réduite et indisponibilité de marchandises, ce ne sont pas les arguments qui leur manquent. Les fruits ont la cote Très prisé pour l'assaisonnement de l'incontournable chorba du f'tour du mois de Ramadhan, le citron est proposé à 220 dinars le kilogramme. Quant à l'orange qui tire sa révérence, elle est vendue à 160 dinars. Celle de moindre qualité est cédée à 100 dinars. La banane a également connu une légère baisse de prix. Elle est passée de 320 à 340 dinars le kilo, il y a quelques jours, à 260 jusqu'à 290 dinars. La fraise est proposée dans des barquettes à 220 dinars. Fraîchement arrivé sur le marché de fruits, le cantaloup est proposé à 180 dinars le kilo. Le poulet toujours stable Le poulet maintient son prix depuis plusieurs semaines. Eviscéré, il est cédé à 290 dinars. Pour les vendeurs, ce prix dépend de l'offre et de la demande. Les consommateurs, eux, estiment que ce prix reste assez élevé. «A 290 dinars le kilo, le poulet est cher et il va certainement augmenter durant le Ramadhan», assure Mohamed, un habitué du vieux marché T'nache. Pourtant, la saison des grandes chaleurs où les aviculteurs baissent leur production afin d'éviter des pertes en raison des fortes températures est encore loin. Ry. N.