Ghoul adhère complètement à la démarche de Gaïd Salah. Ah ! Ça, oui ! Amar, il adhère ! Il adhère à tout ! Et même lorsqu'il n'y a plus de colle, un peu de… … « b'zak » et hop ! Ça adhère à nouveau ! Je trouve que l'on est passé trop vite sur le dernier discours de Bensalah. Pour plusieurs raisons. D'abord, la plus évidente. Je suis de ceux qui croient dur comme fer que les discours de Bensalah deviendront Collector un jour. Si ! Si ! Ne faites pas « non » de la tête et ne me regardez pas avec ces yeux incrédules. Il y a eu comme ça, à travers les âges, des « œuvres » d'artistes qui ont été méprisées longtemps par la critique et l'opinion, et puis, un jour, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, l'on se rend compte enfin du génie de cette œuvre. Ça va arriver avec les discours de Bensalah. Quand ? Peut-être pas tout de suite, mais faut savoir se montrer patient avec les œuvres compliquées, majeures. L'autre raison qui m'oblige à cette halte aujourd'hui sur les discours du Président le plus charismatique qu'ait eu la Dézédie depuis René Coty, c'est l'effet inouï qu'ils produisent sur l'auditeur, sur l'environnement et de manière plus générale sur l'écosystème. Vous avez remarqué comme les discours de Bensalah peuvent être écoutés tout en continuant à faire autre chose, voire plusieurs autres choses, même prenantes ? Voilà ! C'est ça ! Les textes « bensalahiens » sont conçus de telle sorte qu'ils n'entravent pas le cours quotidien de vos tâches, qu'elles soient domestiques, professionnelles ou tout simplement de loisirs. Même impact incroyable sur la nature. Bensalah peut parler, parler et parler encore, s'il fait beau, il continuera de faire beau, s'il y a des nuages paresseux dans le ciel, ils ne s'en presseront pas plus, et si c'est la canicule, le climatiseur qui écoute lui aussi le discours poussera un discret « hum ! hum ! » avant de lâcher « allez, va ! Allume-moi ! ». Attention, il n'est pas facile de confectionner, de créer ce genre de textes ! C'est de l'art ! Il est des discours qui vous accaparent, vous captent et vous bloquent les neurones pendant des heures, voire des jours. C'est une agression ! Alors qu'avec Bensalah, la fluidité de l'inconsistance te gagne sans te bousculer. Pas une ride à la surface calme de son café. Comme si rien ne se passait. Pourtant, si ! Bensalah a parlé ! C'est cela la magie de la fatuité artistique ! Vous verrez ! Un jour, vous comprendrez enfin, et vous voudrez, coûte que coûte, acquérir à prix d'or les manuscrits originaux de ces discours. Eh ben là, croyez-moi, je vais vous faire raquer et cracher dans le bassinet. J'ai tout racheté ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.