« Pour le départ du système et de Sidi Saïd. » Un slogan scandé par plus de deux mille travailleurs qui ont marché hier, à Tizi Ouzou, à l'appel de l'Union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou. Contrairement à la grande mobilisation du mois de mars dernier, les organisateurs n'ont pas réussi, cette fois-ci, à battre le rappel de toutes les unions locales. Le secteur économique était peu représenté, contrairement aux travailleurs des services de l'Etat et du secteur financier (Cnas/Casnos, assurances, banques publiques, Poste et télécommunication…) qui ont fourni le gros des troupes pour la marche d'hier qui est partie de l'esplanade du stade du premier novembre vers le monument des Martyrs situé à l'entrée ouest de la ville aux cris de « Libérez l'UGTA ! » et de slogans hostiles au pouvoir et à tous les hommes qui représentent le système. Les manifestants étaient surtout très remontés contre le secrétaire général de la Centrale syndicale et sa direction dont ils demandent le départ « Sidi Saïd, dégage ! », « Pour une UGTA indépendante et démocratique », « Restituez l'UGTA de Aïssat Idir aux travailleurs ! », ont été les slogans qui ont ponctué le défilé des syndicalistes de l'Union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou qui se mettent parmi les contestataires les plus engagés pour réclamer le départ de Abdelmadjid Sidi Saïd, de la tête de la Centrale syndicale, poste qu'il a rejoint après avoir été longtemps le patron de l'UGTA de Tizi Ouzou. Preuve que le divorce est plus que consommé entre ses camarades de son ex-fief syndical, Sidi Saïd vient d'être déchu de sa qualité de membre de la commission exécutive de wilaya, suite au vote du secrétariat de wilaya, en date du 24 mars 2019. La revendication du départ de A. Sidi Saïd ainsi que de l'ensemble des membres de la direction s'inscrit « dans la continuité de la lutte pour la réappropriation de la souveraineté ouvrière et pour la restitution de l'UGTA à ses dignes héritiers », lit-on dans une déclaration rendue publique au milieu du mois en cours où sont dénoncés « les faux- semblants, les mystifications » d'une direction qualifiée de « fantoche » et qui « a longtemps tourné le dos aux luttes sociales et qui ne finit pas de servir de béquilles à un système décadent. » Les marches qu'ils viennent d'organiser ont acté « la disqualification définitive de l'actuelle centrale » et le prochain congrès qualifié, par anticipation de « simulacre », selon les cadres de l'Union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou qui ont réitéré à la faveur de leur marche d'hier, leur soutien aux revendications du mouvement populaire du 22 février. « Ulac Lvot ! (non aux élections) », « Ensemble pour une République démocratique et pour un Etat de droit ! », ont soutenu les marcheurs qui ont demandé le départ de Bedoui, Bensalah et de Gaïd Salah. S. A. M.