Le placement, mercredi dernier, de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia en détention provisoire à la prison d'El Harrach pour des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges, aura inévitablement des répercussions sur le parti qu'il dirige, le RND. Pas un cadre dirigeant du parti n'avait daigné répondre, hier vendredi, à nos nombreuses sollicitations pour prendre la «température» après cette nouvelle qui était, ceci dit, dans l'air depuis quelque temps. Seul un ancien député et proche de Ouyahia a consenti à décrocher son téléphone pour nous affirmer «ne pas être au courant» de la tenue ce samedi matin, d'une réunion du secrétariat national pour discuter de la situation du pays et du parti à la lumière de la mise sous mandat de dépôt de Ouyahia. Et si du côté des fidèles à Ouyahia, on observait encore un silence religieux face à ce terrible développement, chez les détracteurs du secrétaire général du RND, on partageait l'euphorie et l'allégresse du peuple. Seddik Chihab que Ouyahia a répudié tout récemment du parti pour lui avoir fait fausse route après des années de compagnonnage, invite, dans un communiqué, «toutes les militantes et tous les militants, sans exclusion où qu'ils soient, à être fidèles aux principes de notre parti dans ces circonstances particulières que vit notre parti, notamment après la mise en détention provisoire de son secrétaire général et vu la sensibilité de la situation que connaît pays». Et à l'ancien chargé à la communication du RND de «réitérer sa confiance en la justice» pour lutter contre la corruption, les corrupteurs et tous ceux qui ont trahi la confiance du peuple en abusant du pouvoir pour s'enrichir illicitement». il fait également sienne la solution constitutionnelle prônée par l'institution militaire qui est, selon lui, «l'acceptation que la seule solution est d'aller vers une élection libre et transparente pour permettre au peuple de choisir un président de la République qu'il mandatera d'opérer les réformes souhaitées afin de constituer une nouvelle République dont l'orientation est démocratique et la référence est novembriste». Pour sa part, Belkacem Mellah, qui ne perd jamais l'espoir de prendre les rênes du parti, estime que la phase actuelle que traverse le parti est favorable à l'unification des efforts pour aller vers un congrès extraordinaire, rassembleur pour élire une nouvelle direction. Pour l'ancien secrétaire d'Etat à la jeunesse, il s'agit de tout faire pour éviter l'effondrement du parti». M. K.