Il y a urgence à dépasser l'inquiétante situation dans laquelle se trouve le pays, faire des concessions, maintenir Abdelkader Bensalah à la tête de l'Etat pour le moment et départ de Nourreddine Bedoui. C'est en somme les principales recommandations de M. Mohamed Khalfaoui ancien officier supérieur de l'ANP à la retraite, pour sortir de la crise et éviter le chaos. Mohamed Khalfaoui a estimé qu'il y a urgence pour engager le dialogue et accepter de faire des concessions mutuelles de la part des représentants de la contestation populaire et du pouvoir en charge de gérer la transition. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Khalfaoui a souligné que faire des concessions restera le seul moyen pour «libérer le pays des effets de la crise à laquelle il est confronté depuis près de cinq mois» en rappelant le dernier discours du chef d'état-major, Gaïd Salah, qui avait rappelé que la recherche d'une solution est tributaire d'un dialogue organisé dans le cadre de la Constitution. «Le peuple interpelle son armée», dira-t-il en rejetant l'idée d'un face-à-face armée-peuple. La situation à laquelle le pays est confronté est grave selon l'intervenant «les Algériens doivent prendre conscience de l'extrême gravité de la situation», a-t-il soutenu en expliquant que «seul le Président de l'Etat est légalement en mesure de décider des mesures pour y faire face» et par conséquent, il se dit favorable pour son maintien à son poste pour cette période avant d'ajouter : «On ne peut étêter l'Etat en cette période de crise» abordant à l'occasion la revendication des manifestants, à savoir le départ «justifié» du Premier ministre, Nourredine Bedoui, et des ministres de la Justice et de l'Intérieur, les principaux acteurs dans l'organisation des élections. «Il appartient à Bedoui de démissionner» précisa-t-il pour la tenue d'une élection présidentielle «propre et honnête» dans trois à quatre mois. Ainsi le départ du Premier ministre constitue une urgence afin de rassurer les protestataires qui le clament chaque vendredi estimant que les Algériens sont désormais défendus par une justice indépendante et une armée qui a donné des gages de bonne volonté à répondre aux revendications populaires « sans exception ». L'ancien officier de l'ANP s'exprimera par la suite sur les menaces qui pèsent sur le pays à partir de ses frontières et la crise économique vers laquelle nous nous acheminons. M. Khalfaoui considère que sans l'apport du peuple, l'armée s'en trouverait diminuée mais que dans le cas contraire, nul ne pourrait empiéter sur la moindre parcelle de leur territoire commun. Ilhem Tir