Le parti des Avant-Gardes des libertés constate que si les conditions institutionnelles et légales pour la tenue d'un scrutin présidentiel transparent, régulier et impartial, sont globalement réalisées, il manque à l'appel les «conditions politiques et la création d'un environnement apaisé à réunir». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le parti des Avant-Gardes des libertés réitère sa conviction que l'élection présidentielle est la «voie de sortie de crise la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays aux plans politique, sécuritaire, économique et social, pour peu que soient réunies les conditions politiques, institutionnelles et légales et que soit créé un environnement favorable pour la tenue d'un scrutin permettant, pour la première fois, au peuple algérien d'exercer son droit de choisir librement le président de la République avec l'assurance que sa volonté ne sera pas dévoyée». Faisant une évaluation des projets de lois organiques sur la création de l'Autorité nationale électorale indépendante et l'amendement du régime électoral adoptés par les deux Chambres du Parlement, le bureau politique du parti réuni, hier dimanche, en session mensuelle ordinaire, dit relever la prise en charge par le panel de la médiation et du dilaogue de la revendication unanime de l'opposition concernant la création d'une Autorité électorale indépendante dont les attributions couvrent l'intégralité du processus électoral. Une autorité, ajoute-t-il, «maîtresse de l'ensemble du processus électoral dans sa préparation et son organisation, comme dans son contrôle» et qui hérite des compétences électorales, autrefois dévolues à l'appareil politico-administratif, qui en usait et abusait à sa guise». Ceci dit, le parti que préside Ali Benflis n'a pas manqué de formuler certaines observations, notamment sur le caractère permanent de l'Autorité au lieu d'un statut ad-hoc spécifique au seul prochain scrutin présidentiel dans la mesure où toute décision finale au sujet du mécanisme électoral relève, inévitablement, des réformes constitutionnelles et institutionnelles que le prochain président de la République engagera nécessairement». Ou encore «le caractère pléthorique de la composition de l'Autorité, portée à 50 membres, qui risque d'alourdir et de rendre plus complexe et plus lente la prise de décision en son sein, l'attribution au Conseil constitutionnel d'une compétence en matière de recours contre les décisions de l'Autorité concernant les candidatures et le maintien de la compétence en matière d'annonce des résultats définitifs de l'élection présidentielle, alors qu'il était attendu que le Conseil constitutionnel, décrié, soit dessaisi de l'intégralité de ses tâches électorales». Pour ce qui est du régime électoral, sa refonte toute récente a «globalement atteint les buts qui lui étaient assignés : la neutralisation des interférences politiques sur le processus électoral par une mise à l'écart du gouvernement et, en particulier, du ministère de l'Intérieur, l'exclusion de l'appareil administratif, à travers les walis, de la gestion et de la conduite du processus électoral dans l'intégrité de son déroulement, la dépossession des élus locaux, dans leur majorité illégitimes, de toutes leurs attributions en matière électorale, et enfin, le tarissement du régime électoral, dans des proportions appréciables, des sources de la fraude électorale», note le parti des Avant-Gardes des libertés. Mais il considère, cependant, que le panel aurait dû entre autres, circonscrire sa mission à la seule échéance présidentielle et s'abstenir de stipuler pour l'avenir, en touchant aux futures élections législatives et locales. De même, l'amendement du régime électoral aurait dû, lui aussi, être conçu sur une base provisoire et limité aux seules dispositions affectant directement l'élection présidentielle». Ceci dit, le bureau politique du parti des Avant-Gardes des libertés constate que les conditions institutionnelles et légales pour la tenue d'un scrutin présidentiel transparent, régulier et impartial, sont globalement réalisées, mais qu'il restait les «conditions politiques et la création d'un environnement apaisé à réunir». Et de considérer, à cet égard, que le départ de l'exécutif actuel, rejeté par le peuple, et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales crédibles et respectées, de même que la mise en œuvre de l'ensemble des autres mesures mises en exergue dans le rapport final du panel, et qui portent sur des droits et des libertés, seront assurément de nature à aider à créer l'environnement propice à une participation électorale importante donnant au Président élu la légitimité suffisante pour engager les réformes politiques économiques et sociales indispensables pour jeter les bases de l'émergence d'une société du droit et des libertés, la construction d'une économie nationale diversifiée, performante, productrice de richesses et un système social fondé sur la solidarité, l'inclusion et l'équité. Aussi, le parti que préside Benflis considère que le respect des libertés collectives et individuelles, notamment la liberté de réunion, d'expression et de rassemblements pacifiques est de nature à contribuer à la création d'un tel environnement. M. K.