L'information de la mort de 8 nouveau-nés suite à un incendie à l'hôpital mère-enfant d'El Oued s'est répandue hier matin comme une traînée de poudre, plongeant toute la population dans l'émoi et la colère. Pour information cet hôpital a déjà connu un incendie en mai 2018 causant d'importants dégâts matériels sans pertes humaines mais sans qu'aucune mesure soit prise contre son staff directeur. Des dizaines de citoyens se sont rassemblés hier matin devant l'hôpital mère-enfant Bachir-Benacer dans la wilaya d'El-Oued, où 8 nouveau-nés ont péri dans un incendie. Furieux après ce drame, des manifestants ont demandé «des mesures fermes contre les responsables ainsi qu'une enquête minutieuse pour identifier rapidement les causes de ce tragique incendie». Selon le communiqué de la Protection civile, le bilan de l'incendie qui s'est déclaré dans la nuit de lundi à mardi au niveau de l'hôpital mère-enfant d'El-Oued, est passé à 8 morts parmi les nouveau-nés. 3 nouveau-nés parmi les victimes sont morts brûlés, tandis que les 5 autres sont morts asphyxiés. 12 autres nourrissons ont été sauvés in extremis. Les équipes de la Protection civile sont intervenues à 3h52 ce matin et ont réussi à empêcher les flammes de se propager vers d'autres pavillons. Elles ont réussi à évacuer 76 personnes parmi les parturientes et le personnel de l'hôpital dont 37 femmes dans les différents services. Sans l'intervention des pompiers, qui n'ont pas lésiné sur les moyens, le bilan macabre aurait été plus lourd encore. Le ministre de la Santé et de la Population, Mohamed Miraoui, dépêché par le Premier ministre Noureddine Bedoui, afin de s'enquérir de la situation, s'est dirigé le matin vers Oued-Souf et a déclaré que l'incendie a été provoqué par un appareil anti-moustique et a annoncé l'ouverture d'une enquête pour définir les causes du déclenchement de ce tragique incendie. Aussitôt arrivé sur place, le ministre de la Santé s'est réuni avec les cadres de la santé de wilaya. Une réunion qui s'est soldée par certaines mesures disciplinaires comme le limogeage du directeur de la santé de wilaya et du directeur de l'établissement hospitalier en question. De leur côté, le directeur de garde ainsi que l'équipe médicale de garde ont été également suspendus à titre conservatoire, en attendant les résultats définitifs de l'enquête diligentée. Ces mesures qui n'apaisent pas la douleur des familles des victimes seront renforcées par d'autres une fois les résultats de l'enquête communiqués ainsi que les résultats de l'autopsie demandée par le procureur de la République qui a ouvert une enquête à son niveau. Un tel drame relance le débat sur les inégalités sociales et le désert médical du Sud. Ce ne sont certainement pas les dernières mesures prises à peine quelques jours par le gouvernement et qui consistent à multiplier par 2.5 fois les salaires des médecins affectés aux Hauts-Plateaux et au Sud, qui vont résoudre les problèmes de la santé dans le Sud où les médecins ne cessent de dénoncer l'absence totale d'équipements, d'imagerie médicale et de plateaux pour prendre en charge les malades. Ilhem Tir