Le RND a plébiscité, hier vendredi, à l'hôtel El-Riadh de Sidi-Fredj, devant son conseil national composé de 420 membres, son secrétaire général Azzedine Mihoubi, comme candidat à la prochaine élection présidentielle du 12 décembre prochain. Il était attendu que le RND allait présenter pour ce rendez-vous électoral son propre candidat et ne plus figurer comme un appareil de soutien à d'autres candidats, si l'on se réfère aux dernières déclarations officielles du bureau politique du parti et de son SG. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est la 7e cession ordinaire du RND qui a consacré Azzedine Mihoubi comme candidat à la prochaine élection présidentielle, et c'est sans surprise que ce choix a été rendu public hier, à Sidi Fredj, à l'issue des consultations menées au niveau de la base militante du parti. Azzedine Mihoubi, devenu l'homme fort du RND, succédant à Ahmed Ouyahia, emprisonné à El-Harrach, a considéré dans son discours que son parti, présent sur la scène politique depuis plus de 20 ans, mérite bien de présenter son propre candidat à la présidence et prétendre au succès. Pour cette fois-ci, « il ne va pas faire de la figuration », a-t-il insisté dans son discours. C'est un parti qui est décrié par la population pour sa coalition avec le pouvoir de Bouteflika et qui est, à présent, considéré par le mouvement populaire de contestation comme étant un symbole du système et l'un des restes du régime. Azzedine Mihoubi ne l'entend pas de cette oreille, lui qui promet de tourner la page du passé. Mais il s'en défend et réplique sévèrement à ses détracteurs, lors d'un point de presse, en déclarant que cette « étiquette concerne tous les autres partis politiques ». Et à tous ceux qui s'attaquent à son parti, il les appelle à « présenter des bilans au peuple ». Une manière de dire aux autres formations politiques qu'elles ne sont pas aussi propres qu'elles le prétendent. Azzedine Mihoubi a déclaré que son parti, qui présente, pour la première fois, son propre candidat, ne va pas faire de la figuration, mais qu'il s'engage dans cette bataille électorale pour la gagner. Il a montré beaucoup d'assurance et de prétentions que d'aucuns ont qualifiées de démesurées, notamment dans la conjoncture sociale et politique que vit actuellement le pays. Le RND est-il apte à mener cette bataille seul ? Son candidat répond que le RND ne va pas se suffire à lui-même, mais il va compter sur l'apport de partenaires politiques sûrs. Mais comment convaincre le peuple, qui sort chaque vendredi pour réclamer le rejet de ces élections ? Fidèle à la subtilité qui lui est connue, le candidat du RND a avoué, d'abord, qu'il se joint aux revendications populaires pour l'application des articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que « le peuple est la source de tout pouvoir», puis il a fait savoir aux journalistes que cette élection présidentielle constitue une opportunité « historique » pour l'application de ces deux articles qui permettent au peuple de s'exprimer librement à travers les urnes. A. B.