Le Front de libération nationale cultive le suspense concernant sa position précise par rapport à la présidentielle du 12 décembre prochain. Précise, à savoir quel candidat soutenir parmi les postulants engagés dans la course à la magistrature suprême, le FLN ayant, pour rappel, décidé de ne pas présenter le sien propre. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Parti majoritaire, dominant la scène politique nationale où il faisait la pluie et le beau temps, l'ex-parti unique n'est plus que l'ombre de lui-même depuis l'extraordinaire big-bang du 22 février qui a complètement bouleversé le paysage politique national. La déferlante populaire, provoquée par la tentative de Abdelaziz Bouteflika de demeurer au pouvoir, dans la situation surréaliste qui est la sienne depuis avril 2013, acculera le vieux parti dans une posture qu'il n'a jamais connue en 65 années d'existence ! Comble de l'humiliation pour un parti se définissant comme l'incarnation de la légitimité historique et révolutionnaire, même l'Organisation des moudjahidine réclame, publiquement, sa dissolution. Déjà en crise avant même l'arrivée du déluge du 22 février, le parti subira une autre secousse, en cours de route, avec l'inopportune « solution Djemaï », concoctée à distance par un certain Ammar Saâdani, et dont on connaît l'issue. Toujours est-il, le FLN se retrouve, à la veille d'un rendez-vous crucial et déterminant pour l'avenir même du pays, en position de faiblesse, et avec une direction intérimaire qui tente de mettre l'appareil à l'abri d'un coup de grâce. Ce qui explique la décision de ne pas trop s'exposer, en présentant un candidat à la présidentielle, contrairement au RND qui consomme, d'ailleurs, sa propre crise avec moins de dégâts. Cela étant, l'ex-parti unique ne désespère pas de refaire surface ou, du moins, rester en vie. D'où le soin pris par sa direction de ne rien trancher s'agissant du rendez-vous du 12 décembre. « Nous n'avons opté pour aucun candidat à la présidentielle pour le moment », nous révélera, d'ailleurs, le secrétaire général par intérim, Ali Seddiki. « Si des cadres expriment des préférences pour tel ou tel autre candidat, cela n'engage en rien le parti. Et d'ailleurs, je suis le seul habilité à parler au nom du FLN», nous confiera encore Seddiki. « Nous avons des traditions au FLN. Nous n'allons pas nous prononcer de manière officielle avant de connaître d'abord les candidats qui seront retenus par l'Autorité nationale indépendante des élections et, ensuite, le contenu du programme de tout éventuel candidat qui nous solliciterait .» Aussi, Ali Seddiki précisera que « ce sera aux instances du parti , fort probablement le bureau politique , qui arrêtera une position officielle courant novembre, sur cette question que nous n'allons pas traiter à la légère ». Autrement dit, le parti compte bien négocier son soutien , cette fois-ci… K. A.