Apr�s l�expulsion, ce lundi, des quatre derni�res familles des chalets Les Ondines, dans la commune de Bordj-El-Bahri, non sans recourir � la force publique, les autorit�s locales semblent avoir beaucoup de peine � r�tablir l�ordre dans cette localit�. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Les habitants de la commune de Bordj-El-Bahri en g�n�ral et du quartier Les Ondines en particulier assistent, depuis trois jours, � un v�ritable drame. Quatre familles ont, � elles seules, r�ussi � troubler l�ordre public. Ces �v�nements remontent � dimanche dernier, lorsque les services de la Gendarmerie nationale sont venus expulser les derniers occupants du site, recal�s de l�op�ration relogement sous pr�texte qu�ils poss�daient d�j� des biens immobiliers, ce qui ne leur ouvre pas droit � un logement social. Ces familles, refusant d��vacuer les lieux sans contrepartie, se sont livr�es � un v�ritable spectacle. Pendant que les hommes grimpaient sur les toits des chalets, mena�ant de faire exploser des bouteilles de gaz butane, les femmes, couteaux, lames de rasoir ou tessons de bouteille � la main, juraient de se donner la mort. D�ailleurs, l�une d�elles n�a pas h�sit� � se larder diverses parties du corps. Les gendarmes d�p�ch�s sur les lieux ont vite compris qu�il ne s�agissait pas d�une plaisanterie, surtout apr�s avoir assist� � une sc�ne o� un jeune homme d�une vingtaine d�ann�es semblait sur le point de se trancher la gorge en public. Les gendarmes finiront par se retirer, mais les choses n�allaient pas en rester l�. En effet, le lendemain, c�est-�-dire lundi, vers 7h du matin, les gendarmes sont revenus et ont forc� les portes de ces chalets, surprenant les occupants encore plong�s dans un profond sommeil. Et ce alors que d�autres gendarmes se sont install�s sur les toits des chalets, pour �viter l��pisode de la veille. Les habitants ont alors vivement r�agi et de v�ritables combats au corps-�-corps se sont engag�s entre les hommes, notamment les plus jeunes, et les gendarmes. Ces derniers finiront par les ma�triser et les embarquer vers la brigade la plus proche. Quant aux femmes, l�une d�elles, une maman de quatre filles r�cemment divorc�e, s�est taillad�e le corps avec un tesson. L�image �tait tellement dure � supporter que nul ne pouvait fixer du regard ce corps compl�tement lard�. Par la suite, les femmes rest�es sur les lieux bloqu�rent la route menant de La P�rouse � Alger-Plage. Aux environs de midi, la femme qui s��tait lard� le corps et qui, visiblement, fr�lait la d�pression, est all�e encore une fois chercher un tesson pour reproduire le m�me geste d�pressif devant une horde de curieux et sous le regard des gendarmes qui ne savaient plus quoi faire, tant cette jeune maman affichait une grande d�termination. Fort heureusement, un jeune citoyen r�ussira � la calmer et � lui �ter le bout de verre avec lequel elle voulait s�ouvrir les veines, pour se donner la mort. Le wali d�l�gu� de Dar-El-Be�da et un capitaine de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de la m�me localit�, pr�sents sur les lieux, ont pr�f�r� rester � l�int�rieur d�un des chalets occup�s par les gardes communaux, install�s depuis des ann�es pour surveiller ce site. Approch�s, ces derniers ont refus� de faire le moindre commentaire. �Avez-vous un ordre de mission d�livr� par la Wilaya d�Alger ? Dans le cas contraire, nous ne pourrons faire aucune d�claration�, nous a clairement signifi� le wali d�l�gu� qui semblait �tre tr�s pris par des communications t�l�phoniques, et ce pendant que les familles expuls�es mettaient leur vie et celle des autres en danger. En fin de journ�e, ces femmes �taient toujours allong�es sur la voie publique avec leurs enfants, bloquant la circulation, et ce en pr�sence des gendarmes anti-�meutes qui avaient mobilis� une dizaine d�engins.