Le mouvement populaire qui a entamé le 12e mois depuis son déclenchement le 22 février 2019 maintient toujours sa puissance, gardant le cap pour un changement radical du système politique en préservant sa force de mobilisation. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le 49e vendredi de la mobilisation populaire a été dédié aux détenus d'opinion dont la libération est exigée avec force dans les rues de la capitale où des marées humaines se sont déversées sur le centre-ville dans l'après-midi. Sous un soleil printanier, les manifestants ont déployé massivement les portraits de ces détenus. A la rue Didouche-Mourad, des centaines de pancartes portant les noms et les photos des prisonniers du mouvement populaire, qualifiés d'otages du pouvoir, ont été brandies par des manifestants engagés et déterminés à poursuivre la révolution jusqu'à la réalisation de ses objectifs. L'on distingue notamment les figures politiques, à savoir Karim Tabbou dont le nom a été fortement acclamé, Foudil Boumala, Samir Belarbi, l'étudiante de Tlemcen Nour Elhouda Oggabi et l'activiste de Bordj-Bou-Arréridj, Brahim Lalami. La libération des détenus du mouvement est l'une des mesures d'apaisement principales réclamées par des partis politiques et la société civile afin d'instaurer un climat favorable au dialogue politique. Après la libération surprise d'un premier groupe de 76 personnes dont le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, les observateurs se sont attendus à d'autres libérations. Mais au lieu de cela, chaque vendredi, les forces de l'ordre interpellent de nouveaux manifestants. C'est le cas hier où des dizaines de personnes ont été arrêtées. Le carré du RCD, à sa tête le président du parti, Mohcine Belabbas, a été ciblé par des policiers qui ont aspergé de gaz lacrymogène les manifestants avant d'en interpeller quelques-uns. A la rue Asselah-Hocine, dont la voie donnant sur la Grande-Poste était rétrécie et quadrillée par un imposant dispositif sécuritaire, une grande tension a régné au passage de la déferlante humaine venant des quartiers ouest d'Alger (Casbah, Bab-el-Oued, Bologhine…). Les manifestants se sont exprimés, en outre, sur la question du gaz de schiste dont l'exploitation a été défendue par Tebboune lors de sa rencontre avec des responsables de huit médias. Ils s'opposent catégoriquement à cette exploitation, qualifiant le projet de «destructeur» dans leurs slogans. A un mois de la célébration de son premier anniversaire, le mouvement populaire fortement mobilisé, hier, a montré qu'il préserve son unité, sa force et sa détermination. K. A.