L'Anca a évoqué, hier lors d'un point de presse, l'importance de l'organisation du marché national de la chaussure par la régulation de l'importation et l'encouragement de la production nationale, mettant l'accent sur l'anarchie des importations souvent détenues par les non-professionnels de la filière. Abdelhalim Benyelles - Alger (Le Soir) - Lors de la rencontre, une large part a été accordée au rôle confié à la Commission nationale de la chaussure relevant de l'Anca, créée en 2017, mais dont le rôle n'a jamais été déterminant, faute d'écoute. Les intervenants se sont montrés déterminés sur la nécessité de développer la filière de la chaussure algérienne en 2020 avec la collaboration des ministères concernés. Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), a profité de l'occasion pour déplorer l'anarchie dans laquelle baigne le secteur de la chaussure « qui est l'un des moins organisés en Algérie », a-t-il bien précisé. A cet effet, il a formulé une série de propositions visant à encourager la production nationale par l'exploitation de la matière première nationale, et à booster les unités de production existantes. Mais avant, il a insisté sur l'importance du marché algérien. Le président de la Commission nationale de la chaussure, Mustapha Benamar, a, pour sa part, insisté sur le potentiel de la production nationale existant, représenté par plus de 3 500 producteurs qui activent sur le territoire national, produisant plus de 120 millions de chaussures par an. A titre d'exemple, il citera le cas d'un producteur algérien qui active à Batna, assurant la production de 17 000 paires par an, et qui détient des parts de marché importantes en Afrique, malgré la concurrence chinoise. Pour ce qui est du potentiel en matières premières que détient l'Algérie dans ce domaine, il citera les 4 à 5 millions de moutons sacrifiés le jour de l'Aïd qui génèrent une quantité non négligeable de peaux. Quant au taux d'intégration du produit national, il est évalué à 35%, ce qui est considéré comme acceptable pour le moment, en attendant le marché dans les jours à venir. Reste que la commission relevant de l'Anca se chargera d'attirer l'attention des pouvoirs publics du secteur afin de lever toutes les contraintes pour les facilitations des quantités à l'importation des matières premières accordées aux producteurs, à l'instar de la diminution des taxes ainsi que l'allègement des procédures de domiciliation bancaire dans les transactions d'importation. Cette même commission appellera au contrôle des importations des produits, notamment les chaussures chinoises à l'origine de graves problèmes de santé, a averti Mustapha Benamar, citant le cancer de la peau et les maladies transmissibles face au manque de laboratoires de contrôle en Algérie. Cette chaussure chinoise de mauvaise qualité, qui se vend à des prix très bas, a fait savoir le représentant de l'Anca, est importée par des agents étrangers à la filière des professionnels de la chaussure. A ce titre, la commission de la chaussure s'est fixé pour objectif de combattre l'importation anarchique par l'imposition de registre de commerce aux importateurs, et la taxation de la chaussure importée. Dans ce domaine, c'est la lutte contre la concurrence déloyale qui est visée en premier lieu. Enfin, dans le domaine de la promotion du produit algérien, l'Anca a signé un contrat avec une société de management et de marketing afin d'entreprendre un travail de sensibilisation en direction des commerçants. « La chaussure algérienne doit retrouver une part de marché qui est la sienne », a-t-on assuré. L'Association nationale des commerçants et artisans compte faire de l'année 2020 celle des grands chantiers pour la promotion de la chaussure algérienne ,en coordination avec les différents ministères concernés par cette industrie, avec lesquels des rapports très étroits sont déjà établis, a-t-on annoncé. A. B.