Le grand chantier des médias et de la presse a été laissé trop longtemps en jachère. Un constat immuable qui appelle à la nécessité de réédifier ce secteur en touchant à tous ses aspects. Le moins que l'on puisse dire, c'est que dans le plan tracé par le Président, il est explicitement mentionné que la réorganisation de la presse se trouve bel et bien au cœur des réformes annoncées par l'exécutif, si ce n'est l'une des priorités. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - En prolongement du schéma esquissé par Abdelmadjid Tebboune, le premier responsable du secteur de la communication, Ammar Belhimer, s'est engagé à remettre de l'ordre dans ce créneau à «l'abandon». On l'aura, d'ailleurs, compris à travers ses récentes sorties médiatiques. La dernière en date annonçait sa «volonté de prendre en charge le volet de la presse électronique», lequel est caractérisé par une absence totale de régulation. Ammar Belhimer avait indiqué, lors d'une intervention à l'Assemblée populaire nationale (APN), qu'un premier atelier traitant de l'avant-projet de loi sur la presse électronique aura lieu le jeudi 20 février, à l'Ecole supérieure de journalisme d'Alger 3. «Cet atelier réunira tous les professionnels du secteur, notamment des académiciens, des opérateurs et des experts», a-t-il précisé. Ammar Belhimer a même annoncé qu'un document officiel sera présenté aux professionnels du domaine lors de cette rencontre, avant d'adopter définitivement le texte inhérent à ce projet. Une initiative qui vient compléter, on peut le dire, l'annonce faite par Abdelmadjid Tebboune, il y a de cela plusieurs jours, au sujet de la régulation de la presse électronique. «La presse électronique sera traitée au même titre que la presse écrite en matière de couverture des activités nationales et officielles», avait-il alors déclaré, donnant l'instruction au Premier ministre de régulariser, au plus vite, la situation juridique de cette catégorie de média. Il faut, par ailleurs, souligner que l'atelier de jeudi prochain, portant sur la presse électronique, n'est que le premier d'une longue série de symposiums dont l'objet est de traiter de la question inhérente à la réforme du secteur de la communication. En effet, selon des échos émanant d'une source proche de ce département, Ammar Belhimer enchaînera des ateliers à cet effet, 13 en tout, sous la thématique générale «état des lieux et perspectives». On nous apprend également que le ministère de la Communication se fixe, dans un premier temps, le but de cerner et d'appréhender les difficultés qui marquent le secteur, tentant d'apporter, par le biais des experts, des solutions adaptées à la réalité du terrain. Et ce, avant le début du mois de Ramadhan, soit une période s'étalant sur deux mois, d'après la même source. Dans cette même optique, le département compte enchaîner avec un nouveau symposium qui passera au crible l'état des lieux du champ audiovisuel. Sur cette lancée, les responsables du ministère ne négligeront pas la presse spécialisée qui sera au menu des discussions dans un autre atelier. Sur le plan régional, là encore, des rencontres distinctes seront consacrées pour chacune des régions du Sud, de l'Est, de l'Ouest et enfin du Centre. A l'issue de cette série de rencontres, un rapport final sera dressé sur la situation globale de la presse et des médias en Algérie, le tout en un temps bien défini. Ce n'est qu'après cela que le ministère sera en mesure d'envisager de sortir des champs théoriques de la réforme intégrale du secteur de la communication. Cela implique la mise en pratique des engagements du gouvernement, faits dans le sens d'une amélioration palpable en temps réel. Ammar Belhimer prévoit dans ce contexte de commencer par constituer «le Conseil national de la presse», composé par les professionnels, lequel se substituera à l'Autorité de régulation de la presse écrite qui n'a jamais été installée du reste. Précisons que c'est par son intermédiaire que la carte professionnelle sera établie, notamment à travers l'installation d'une commission paritaire chargée de l'élaboration de cette carte. Dans la foulée, le ministre abordera une autre question très sensible, celle de la loi régissant la publicité. Un autre atelier sera, par conséquent, organisé afin de soumettre ce volet à débat. Il est indispensable de faire remarquer que le projet de loi qui s'y réfère a été bloqué depuis l'année 2000 au Sénat par le Président déchu Abdelaziz Bouteflika. Ce dossier n'a, d'ailleurs, connu aucune évolution d'ordre majeur depuis. On rappellera, dans ce sillage, que le gouvernement par intérim de Bedoui avait annoncé, en avril dernier, « l'adoption de la transparence et de l'objectivité dans l'attribution de la publicité publique ». Aussi, est-il prévu, selon la même indiscrétion, un autre atelier qui sera consacré à la question du sondage, un domaine qui n'a jamais été réglementé en Algérie. On nous confie, d'ailleurs, qu'à travers cet atelier, l'on prévoit la mise en place d'un organisme national chargé des sondages. M. Z.