Alors que le commun des mortels n'arrive plus à suivre les chiffres officiels du nombre de cas de coronavirus d'autant qu'ils changent d'un moment à l'autre, le docteur Mohamed Yousfi, chef du service infectieux de l'hôpital de Boufarik, nous en a livré un bilan. C'est ainsi qu'il nous fait savoir que jusqu'à mercredi après-midi, 28 cas, dont 7 confirmés et 21 autres suspects, sont en isolement dans son service. Rien que mardi dernier, nous dira-t-il, 6 ont été admis dans son service et 12 ont quitté hier l'hôpital. Par ailleurs, le docteur Yousfi nous révèle que la sœur de la malade de Blida, d'où l'épidémie s'est propagée, se trouve avec son enfant à l'hôpital El-Kettar. Leur contraction du coronavirus chez ces deux malade est confirmée, ajoutera-t-il. En quittant l'hôpital de Boufarik, nous avons eu à constater que les habitants de cette ville vaquaient à leurs occupations comme si de rien n'était. On n'a pas eu à remarquer des gens portant des masques de protection. «Nous savons que ça ne sert à rien de les mettre si nous ne sommes pas atteints», nous a rétorqué un citoyen à qui nous avons posé la question. Même à l'intérieur de l'hôpital, quelques infirmiers et infirmières circulent sans ce fameux masque. En les interrogeant, ils nous ont répondu que pour contracter le virus, il faudrait un contact direct avec le malade qui le porte. De leur côté, les habitants de Blida ne semblent se soucier outre mesure de l'épidémie. Mis à part quelques rares personnes qu'a vues avec les masques de protection, le reste circule à visage découvert même si ces accessoires de protection sanitaire sont disponibles dans les pharmacies, contrairement aux rumeurs qui font état de rupture de stock. Dans le quartier où l'épidémie s'est déclarée et qui se trouve dans une rue située en plein centre-ville, les riverains laissent apparaître qu'ils ne sont pas du tout inquiets. «J'ai appris à la télévision la contamination par le coronavirus de mes voisins car rien ne laissait apparaître leur maladie», dira un citoyen dont la maison n'est pas très loin de celle de cette famille. Dans les environs de la maison suspecte, rien ne semble tourmenter les riverains. D'autres, par contre, restent quelque peu méfiants, notamment les hypocondriaques ou ceux qui n'ont pas encore compris le mode de transmission du virus. Ceux-là évitent de passer près de la maison de la famille contaminée comme s'il s'agissait d'un endroit qui porte le malheur. «Je n'ai pas envie de mourir du coronavirus. Je suis encore jeune et il est de mon droit de prendre mes précautions», se plaisait à dire une jeune riveraine. Aux deux universités de Blida, un grand nombre d'étudiants a préféré ne pas y aller, surtout que l'information sur l'hospitalisation d'une enseignante et de sept étudiants a fait vite le tour, surtout sur les réseaux sociaux d'où ils s'informent de tout et de rien. En définitive, l'enseignante et les étudiants admis ont quitté l'hôpital de Boufarik après que l'Institut Pasteur eut infirmé leur contamination par le coronavirus. Le docteur Mohamed Yousfi nous a informé que son service, en collaboration avec la Direction de la santé et de la population, fait de son mieux pour contenir l'épidémie et éviter sa propagation à grande échelle. M. B.