Le membre du Comité scientifique du suivi de l'épidémie, Mohamed Belhocine, a indiqué que l'évolution du Covid-19 en Algérie est rassurante. Il prévient, cependant, que si le confinement est levé, une deuxième vague de contamination n'est pas à exclure. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Se voulant optimiste, Mohamed Belhocine a rassuré, hier mercredi, lors de son passage à la Radio Chaîne 1, sur l'évolution du nouveau coronavirus en Algérie. «Nos dernières données nous permettent d'affirmer que la situation connaît une stabilité manifeste», a-t-il avancé. Mais «gare au relâchement», a-t-il aussitôt enchaîné, expliquant qu'en dépit du fait que la courbe des décès et du nombre de patients affectés aux unités de soins intensifs ait connu une baisse, il n'en demeure pas moins que le «danger plane toujours». Sachant que le Covid-19 demeure imprévisible, «il est à craindre qu'une deuxième vague survienne», prévient-il. Il a ajouté que ce virus ne cesse de nous démontrer qu'il est imprédictible, ce qui rend impossible de prévoir de manière précise son évolution. S'appuyant sur les signes encourageants qui laissent présager un recul de l'épidémie, cet ancien cadre de l'OMS suppose que cette « stabilité » est due à deux facteurs essentiels, à savoir le confinement partiel de la population, ainsi que l'utilisation de la chloroquine pour les patients atteints du virus. Des mesures qui, d'après lui, n'ont certes pas mis fin à l'épidémie, mais qui ont tout de même amoindri, selon toute vraisemblance, «la gravité du nouveau coronavirus». Evoquant la thèse d'une levée du confinement partiel, Mohamed Belhocine avertit que le jour où cela arrivera, il ne faut surtout pas que ce soit «soudain». «Une telle mesure devra impérativement faire l'objet d'une étude préalable très sérieuse», insiste-t-il. Il estime qu'il faudra procéder étape par étape, avant de reprendre le cours normal de la vie. Ainsi, l'expert ne rejette pas l'apparition d'une deuxième vague si le confinement est levé brutalement, qui plus est «celle-ci peut être encore plus virulente que la première», redoute-t-il. Il suggère, par exemple, de suivre la méthode chinoise qui a consisté à déconfiner sa population par régions. C'est-à-dire commencer par les zones qui ont enregistré le moins de contaminations au Covid-19 dans le pays et poursuivre l'opération progressivement dans les régions les plus touchées. Et encore, même si on procède de cette manière, explique-t-il, «les mesures restrictives devront absolument rester de mise». Interrogé sur le pic de l'épidémie, le membre du Comité scientifique a rappelé qu'avec la baisse du nombre de décès et le rythme de propagation du virus, «peut-être bien que le pic est atteint et qu'il amorcera sa baisse dans les prochains jours», fait-il savoir, mais il tient à noter que cela n'est pas «une affirmation», car «encore une fois, il est encore tôt pour prévoir l'évolution des choses». S'exprimant sur le taux de mortalité dû au Covid-19 en Algérie, le professeur Belhocine souligne que les chiffres qu'on connaît ne sont pas très représentatifs et ne démontrent qu'une infime partie de l'ampleur de ce virus. Cela étant, «nous sommes en mesure d'affirmer que la situation n'a pas atteint un stade qui nécessite une grande inquiétude». Toutefois, même si cela est rassurant , l'invité de la radio appelle la population à faire preuve d'une vigilance permanente, en espérant que l'épidémie poursuivra encore cette orientation, en attendant l'élaboration d'un vaccin à même de l'éliminer. M. Z.