Abderrahmane Benbouzid a donné davantage de précisions sur les nouveaux réajustements qui permettraient de venir à bout des défaillances constatées dans les différentes structures sanitaires que compte le pays. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Frappé de plein fouet par une crise sanitaire encore jamais connue auparavant, les priorités du secteur de la santé publique seront revues dès la levée du confinement. L'apparition du Covid-19 aura permis, selon les acteurs de ce milieu, de révéler certaines limites du système en place et par conséquent, de situer les insuffisances qui, souvent, caractérisent la qualité des soins prodigués dans les structures de santé publique, notamment en termes de prise en charge des patients. Suivant cette orientation, le ministre de la Santé publique et de la réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a décliné les trois grands axes venant dessiner les contours d'un début de réforme du système sanitaire. Dans un entretien accordé à l'APS, le responsable de ce département a, ainsi, précisé que le premier chapitre concerne la prise en charge des parturientes. «Le premier axe de ce programme mis en œuvre après l'élaboration de tous les textes juridiques avait trait à la prise en charge des femmes enceintes», déplorant «la surcharge des services de gynécologie-obstétrique au sein des hôpitaux». Abderrahmane Benbouzid explique que «cette situation ne sied pas au secteur, ce qui a amené les pouvoirs publics à chercher des solutions efficaces, en recourant à la signature d'une convention entre les établissements hospitaliers relevant du secteur privé et la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas), pour optimiser la prise en charge des femmes enceintes à travers toutes les régions du pays pour mettre un terme à cette situation». Sur ce point, il y a lieu de signaler que les conditions de prise en charge des parturientes ont, souvent, laissé place à un débat houleux chez l'opinion publique. Le phénomène de décès de nombre de femmes enceintes, à cause du manque de moyens et d'espace dans les maternités, a particulièrement participé à mettre la question de sa prise en charge au centre des priorités des autorités sanitaires. Le professeur Benbouzid a, également, évoqué le dossier ayant trait aux personnes atteintes de cancer. Il soulignera, à ce propos, que «des visites sont effectuées dans certains Centres anti-cancer (CAC) pour les rendre plus rentables». Tandis que «d'autres centres seront prochainement ouverts, à l'instar de celui de Djelfa.», relève-t-il. Il a signalé, dans le même registre, que le problème lié à l'éloignement des rendez-vous de thérapie, particulièrement à Alger et Blida, sera bientôt «résolu». Et ce, «après le lancement de la plateforme numérique dédiée à la question, retardée en raison de la propagation du Covid-19», fait-il savoir. Troisième volet abordé par le ministre et qui fera à son tour l'objet d'un changement positif, celui de la surcharge des services des urgences médico-chirurgicales (UMC) dans les grands hôpitaux du pays. Il annonce, à ce titre, «l'élaboration d'un plan d'organisation en vue d'alléger la surcharge qui pèse sur ces services», faisant savoir que , «près de 80 cliniques de proximité seront équipées après leur dotation en spécialités, pour remplacer, ainsi, certaines UMC des hôpitaux, tout en étant proches du citoyen». Il précise encore que ces cliniques seront mises en service après l'éradication du Covid-19. Par ailleurs, Abderrahmane Bebouzid a assuré que le déconfinement est «une mesure indispensable», assurant que «l'Algérie s'y est préparée après l'enregistrement d'un recul dans le nombre de contaminations et de décès dus à l'épidémie». Effectivement, dans une récente sortie médiatique, le responsable a parlé d'une «situation stationnaire», dans la mesure où le nombre de décès ne dépasse pas la barre des dix morts par jour, depuis des semaines. Il a toutefois mis en garde contre le danger qui plane toujours, évoquant les risques que peut engendrer un déconfinement brutal. Abderrahmane Benbouzid a, dans ce sens, appelé les citoyens à respecter les mesures barrières dont le port du masque, lequel est désormais obligatoire. M. Z.