Pour le docteur Mohamed Yousfi, le processus de levée du confinement doit absolument être accompagné par un plan de déconfinement précis et élaboré. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Bien que les dernières données sanitaires permettent d'affirmer que l'épidémie de Covid-19 poursuit sa décrue, les spécialistes et experts demeurent prudents dès qu'il s'agit d'aborder la question de la levée totale du confinement. C'est le cas du docteur Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Boufarik, qui rappelle que le déconfinement «ne pourra être décidé que sur la base des recommandations du Comité scientifique», ajoutant que cette décision reste dépendante de l'évolution de l'épidémie dans les prochains jours. Intervenant hier mercredi à la radio Chaîne 3, il soutient qu'avant cela, il est nécessaire d'établir «un plan de déconfinement». Mais encore, estime-t-il, celui-ci devra être appliqué en fonction de l'impact du Covid-19 dans chaque wilaya. Mohamed Yousfi souligne que la levée des mesures de confinement doit se faire de manière très progressive. À propos de la reprise graduelle des activités économiques et commerciales, l'infectiologue explique qu'il est important, avant d'autoriser la réouverture de certains commerces, «de garantir que les commerçants respectent strictement les mesures de distanciation dans les lieux où se déroulent leurs activités». D'où la nécessité, d'après lui, d'accompagner ce processus avec un plan bien élaboré. Il a rappelé, dans ce sillage, le fâcheux épisode du mois de Ramadhan, lorsque certains commerces avaient rouvert sans instaurer la moindre mesure barrière. Par ailleurs, le praticien estime que le confinement sera levé, mais seulement quand «tous les indicateurs passeront au vert». Il fait savoir que le Conseil scientifique ne peut se prononcer là-dessus avant le 13 juin prochain, car «tout dépendra de l'évolution des choses d'ici là». Cependant, Mohamed Yousfi a assuré que, pour l'heure, il est évident que l'épidémie est dans sa phase descendante, considérant que tous les indicateurs plaident pour une possibilité d'assouplir les mesures restrictives. «La situation est globalement maîtrisée à l'échelle nationale», y compris à Blida et Boufarik, a-t-il précisé. Il fait d'ailleurs savoir que les services de plusieurs hôpitaux du pays ont observé «une diminution du nombre de citoyens qui affluent aux urgences». Ce qui est un signe d'une nette amélioration de la situation, dit-il, soulignant que cela a permis au personnel soignant d'éviter d'être débordé par un flux conséquent de malades. D'après le docteur Yousfi, cette situation revient à plusieurs facteurs ,dont la prise de conscience de la population qui commence à s'adapter au fait qu'il faudra vivre avec ce virus pendant un certain temps. D'un point de vue clinique, l'infectiologue a particulièrement vanté les résultats de la généralisation du traitement à la chloroquine, lequel fait en ce moment même l'objet d'une grande polémique au niveau international. Pour le cas de l'Algérie, Mohamed Yousfi affirme que l'usage de la chloroquine s'est avéré «gagnant» à tout point de vue. Parlant des effets secondaires de ce protocole, il explique que sur 600 malades ayant bénéficié de ce traitement dans son service, «seulement quelques cas ont révélé des effets secondaires», mais n'ont à aucun moment constitué un grand danger pour ces mêmes patients, précise-t-il. M. Z.