L'homme politique et président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Nouredine Bahbouh, n'y est pas allé par quatre chemins pour rejeter fermement les conditions de l'élaboration de la nouvelle Constitution, son timing et surtout son approbation par le Parlement actuel. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - L'ancien ministre, qui a depuis toujours appelé à une période de transition et la constitution d'un présidium qui aura à gérer les affaires du pays en réponse aux revendications populaires, a estimé, hier, sur les ondes de la Radio nationale, que la mouture de la nouvelle Constitution intervient dans une conjoncture « cruciale », celle que traverse le pays actuellement « sur tous les plans ». Et de poursuivre que le moment dans lequel intervient cette nouvelle Constitution proposée à débat et enrichissement n'est pas opportun, juge-t-il. Le pays vit une situation de confinement et de crise sanitaire, rappelle-t-il. Fidèle à ses options, celles réclamées par le mouvement populaire enclenché par le Hirak depuis le 22 février 2019, Nouredine Bahbouh rejette en bloc « tout le pouvoir et en même temps ses accessoires », qui sont, selon lui, l'APN et le Sénat. S'attaquant ouvertement au pouvoir politique actuel, il dira que le pays vit une situation de « manque de confiance entre le citoyens et les institutions de l'Etat » considérant que ces dernières ne sont que les « restes du Président Bouteflika ». « L'Etat a perdu de sa crédibilité », revient-il à la charge pour confirmer ses déclarations. Le président de l'UFDS poursuit ses critiques « acerbes » cette fois-ci en direction du Parlement. « Il est inconcevable de faire passer le projet de nouvelle Constitution par le Parlement de Bouteflika », clame-t-il. Il qualifie d'ailleurs le Parlement d'« illégitime » et de « truqué ». S'adressant pour cette fois-ci au Président Tebboune, Nouredine Bahbouh, l'appelle à soumettre la Constitution « directement » au référendum populaire, et « sans recourir au vote du Parlement avec ses deux Chambres ». Et par la même occasion, il demande au plus haut magistrat du pays de revoir la loi sur les partis politiques. « Une loi qui désavantage les nouveaux partis politiques », parlant de son parti en premier lieu, car, selon lui, les partis traditionnels ont bénéficié de toutes les largesses du pouvoir « durant le quart de la période de la gestion politique antérieure ». Ajoutant que ces « inégalités » sont « inconcevables ». Enfin, l'ancien ministre n'a pas manqué de rappeler que l'Algérie vit sur un fond de crise économique, avertissant à ce sujet que « nous risquons de ne plus gérer nos besoins stratégiques». A. B.