Talaie El Hourriyet estime que l'avant-projet de révision constitutionnelle fait délibérément la part belle aux réformes sociales, occultant superbement les revendications politiques du mouvement populaire du 22 février 2019. M. Kebci-Alger (Le Soir) - C'est ce que soutenait, hier mardi, le président par intérim du parti lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation du mémorandum de Talaïe El Hourriyet sur cette mouture du projet de révision constitutionnelle. Pour Abdelkader Saâdi, la révolution pacifique du 22 février 2019 réclame «sans ambigüités et sans réserves» un «changement radical» et global. Un projet qui objecte de «remettre la citoyenneté et la souveraineté au cœur du nouveau système politique», auquel le peuple algérien aspire dans sa quasi-majorité. Et d'étayer son constat par quelques réserves formulées sur le fond de cette mouture, citant, en tout premier lieu, «l'occultation» dans le préambule de cet avant-projet de la référence à la proclamation du 1er Novembre 1954 qui est, selon lui, «un des documents essentiels du projet d'édification de l'Etat national moderne». Considérant, par ailleurs, «inopportun» le contexte général du pays pour la mise en débat de cet avant-projet de révision constitutionnelle, mettant en avant notamment la situation sanitaire grave due à la propagation du coronavirus, le président intérimaire de Talaie El Hourriyet plaide pour l'instauration d'un climat apaisé à même de permettre «d'élever les concertations engagées autour de ce projet en dialogue le plus large possible», à l'effet d'aboutir à un «consensus minimal» pour réduire le fossé existant entre le sommet et la base. Et de saluer, dans la foulée, les «mesures d'élargissement et de mises en liberté provisoire», dont ont bénéficié certaines figures du mouvement populaire, affirmant avoir «noté» des «indicateurs» dans cette direction d'apaisement. Saâdi n'a pas manqué d'égratigner le comité d'experts ayant élaboré cet avant-projet de révision constitutionnelle, lui reprochant notamment d'avoir fait «trop de marketing» et d'avoir fait le «réquisitoire» de leurs prédécesseurs. Pour ce responsable le projet de «nouvelle Algérie» cher au chef de l'Etat «ne saurait s'accommoder» des mêmes têtes, des mêmes organisations et autres mêmes partis ayant appuyé ce qu'il qualifie «d'aventure du cinquième mandat». Et d'estimer, dans ce sens, que des institutions comme le Parlement «ne pouvaient accompagner» un tel projet, faisant part de contacts et de concertations avec d'autres acteurs politiques à l'effet de se retrouver autour de points communs. M. K.