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LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 08 - 2020

Monsieur le Président, lors de votre investiture vous avez déclaré ceci :
«Aidez-moi, encouragez-moi et, au besoin... corrigez-moi !»
Cette déclaration est pour nous, enfants de la ville de Tiaret, le point de départ, un postulat.
Nous saisissons l'occasion qui nous est offerte par la décision des hautes instances du pays, l'ouverture le 16 août prochain, d'une rencontre nationale sur la relance économique.
À cette occasion nous vous adressons ce qui suit :
En tant qu'ancien wali de Tiaret où vous avez siégé pendant 5 ans dans les années 1980, nous nous dispensons d'une présentation exhaustive de la wilaya.
Pour rappel, Tiaret est bordée par sept wilayas, huit si on ajoute la wilaya de Médéa, jadis voisine (l'ancien Titteri).
À vocation céréalière dans sa partie centrale et nord, pastorale dans sa partie méridionale, steppique.
La céréaliculture, principale activité en monoculture, n'occupe son homme que 3 mois par an, lors des labours-semailles en automne et l'été durant les moissons-battages.
Lors de votre présence à Tiaret en tant que wali, la Sonacome venait de s'implanter avec la réalisation d'une usine de fabrication de carrosserie industrielle (Blumhardt, RFA), montée et tractée à Aïn Bouchekif, à un jet de pierre où se construisait un aéroport disposant aujourd'hui d'un aérodrome au standard international ainsi qu'une aérogare et toutes les activités annexes.
À l'exception de quelques vols pendant la période du pèlerinage à La Mecque, il y a quelques années, des programmes de liaisons aériennes avec la capitale n'ont pas fait long feu.
Pour une raison simple, Tiaret est à 270 km d'Alger, le temps pour un passager de la région algéroise d'atteindre Houari-Boumediène, deux heures avant le vol, on est déjà arrivé à Tiaret, par taxi collectif, ou par train s'il y en avait !
Cet aéroport baptisé Abelhafid-Boussouf ne peut demeurer ainsi, sa position lui confère le rôle de plate-forme régionale à l'international pour tout le centre-ouest et plus au sud, au-delà l'Atlas saharien.
- INDUSTRIE
Les pouvoirs publics ont entrepris la création de zones industrielles, deux à Tiaret, la première sur 350 ha réalisée à la fin des années 1970, la deuxième mitoyenne sur 328 ha en voie d'aménagement par (Aniref), soit un total près de 700 ha.
À Aïn-Bouchekif, une nouvelle zone industrielle (Aniref) sur 320 ha est en voie d'aménagement, mitoyenne à l'ancienne de 180 ha qu'occupent SAFAV-MB et le CCI de la SNVI, soit 500 ha au total.
Entre les deux, la zone de Sid-el-Abed (montagne carrée) sur 1411 ha, devant accueillir un pôle énergétique, dont une raffinerie de pétrole dont les terrassements (300 ha) sont achevés depuis plus d'une année.
Tout cela est appréciable sur le plan des préoccupations des pouvoirs publics.
Malheureusement, en dehors de SAFAV-MB, le reste des industries implantées à Zaâroura 1, dont la fonderie ENF, anciennement SN Metal ainsi que la tréfilerie (acier doux), ex-ENTPL, sont dans l'attente d'une relance ou d'un réaménagement par les pouvoirs publics.
Il est inconcevable qu'un poids lourd comme la fonderie (fonte et acier) se limite à fabriquer des objets à la portée de n'importe quelle simple PME.
Quant au reste, à part l'installation IID (installation intégrée de distribution) de Naftal et la Laiterie, réalisés lorsque vous étiez wali de Tiaret, quelques PME surtout dans les matériaux de construction et un complexe frigorifique de 20 000 m3 réalisé par Frigomedit, ont vu le jour.
Plus de 40 ans après, seulement les deux tiers de cette zone (Zaâroura 1) sont occupés, ce qui ne veut pas dire exploités.
Un projet avait suscité l'engouement des habitants de Aïn-Kermes, il s'agissait de la réalisation d'une cimenterie qui, à l'origine, avait intéressé un groupe canadien il y a près d'une décennie, pour ensuite attirer un groupe belge.
Seul le chantier de la voie ferrée Saïda-Tiaret en voie de finition a créé quelques emplois, hélas temporaires.
La dissolution des entreprises locales et la déstructuration du tissu industriel public ont mis sur le carreau des milliers de pères de famille.
Pour les uns, l'exode vers le littoral déjà saturé, pour les autres, il reste le marché de l'informel qui asphyxie les commerces légaux et encombre les voies piétonnes et mécaniques de la ville et d'autres centres urbains de moindre importance.
- VOIES DE COMMUNICATION
Monsieur le Président, les voies de communication en dehors de quelques voies de contournement sont restées telles qu'elles étaient lors de votre passage en tant que wali.
Dans tous les projets structurants entrant dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance, seule la voie ferrée RTT (Relizane-Tiaret-Tissemsilt) a été lancée.
Attribuée à l'ETRHB en décembre 2011 pour un délai de 54 mois suivi d'une rallonge de 24 mois. Aujourd'hui à l'arrêt avec un taux d'avancement de 41% !
Votre passage en tant que Premier ministre allait faire bouger les choses...
Idem pour les pénétrantes autoroutières.
La liaison avec Relizane (H'madna) faisant partie du MRT (Mosta-Relizane-Tiaret) s'arrête à H'madna venant de Mostaganem, soit 66 km.
Le reste vers Tiaret a fait plusieurs fois l'objet de déclarations de ministres des TP en visite dans la région quant à l'imminence du lancement en travaux.
Pour ce qui est de la pénétrante Khemis-Tissemsilt-Tiaret (160 km), elle a fait la une de la TV nationale (maquette vidéo) lors de la précampagne du 5e mandat !
- HYDRAULIQUE
Un autre projet, encore plus vital, concerne le transfert des eaux du dessalement de la station de la Macta.
Il est prévu la construction d'un ouvrage de canalisations dudit transfert à partir du système MAO (Mosta-Arzew-Oran), mais rien n'est fait, la région continue à endurer le manque d'eau, la presse écrite en parle souvent.
Quand on sait que la ville et tout le nord de la wilaya dépendent du barrage de Bakhada dont les eaux peuvent manquer pour une raison de sécheresse prolongée ou tout autre cataclysme naturel ou accidentel à même de polluer ses eaux.
- SANTE
Le secteur de la santé n'est pas en reste, le CAC (Centre anti-cancer) programmé depuis 2009 n'a été lancé en travaux que dernièrement, en mai 2019.
Le ratio lit/habitants doit être établi sur la base de la portée de chaque établissement hospitalier, en faisant la part des choses, les 240 lits de l'hôpital psychiatrique sont à vocation régionale (plusieurs wilayas), idem pour le complexe mère & enfant, c'est sur cette base que les statistiques sont fiables.
L'hôpital Youcef-Damerdji, construit en 1958 pour une prise en charge régionale des malades, est devenu insuffisant, un deuxième hôpital pour la ville promis pour mars 2012 par le ministre de la Santé lors du tragique accident d'autocar qui a fait 19 morts et 30 blessés.
La position de Tiaret, à cheval sur l'Ouest et sur le Centre, éloignée d'Oran et d'Alger en plus d'être la wilaya la plus peuplée de l'Oranie, derrière Oran et Tlemcen.
La prise en charge des actes médicaux lourds nécessite un personnel médical spécialisé accompagné de l'équipement idoine, l'éloignement et la population sont des arguments suffisants et objectifs pour l'érection d'un CHU ayant pour corollaire la Faculté de médecine.
Paradoxalement, il en existe sur un rayon de 80 km d'Oran, autrement dit dans l'aire métropolitaine de cette dernière !
Un autre projet de dimension nationale annoncé à la une du journal TV de 20h un certain 15 décembre 2015. Il s'agissait d'un investissement étranger (don) pour la réalisation d'un hôpital de 300 lits spécialisé en chirurgie cardiaque accompagné d'un centre d'imagerie médicale.
Repris par la presse écrite El Moudjahid, je cite : « Ce projet accompagné de deux autres sera réalisé incessamment .»
La politique volontariste dictée par le Snat (Schéma national de l'aménagement du territoire) confère à cette région des Hauts-Plateaux le rôle d'espace d'équilibre et la ville d'agglomération urbaine supérieure.
- AGRICULTURE
L'agriculture, bien qu'ayant tendance à la diversification avec la région de Rechaïga (Sersou steppique), cultures maraîchères et arboriculture fruitière reste toujours dominée par les céréales et les légumes secs.
Or, en tant que premier producteur de céréales du pays, la région souffre d'un déficit de stockage, on continue à engranger les blés dans des espaces inappropriés avec ce que cela représente comme pertes dues aux intempéries et aux ravageurs. Les deux silos de 200 000 qx chacun, programmés dans la région par l'OAIC, ne sont toujours pas sortis de terre.
Les maraîchers de la région de Rechaïga, par manque de stockage sous froid positif, entreposent leur production en plein air, ce qui engendre des pertes et un manque à gagner.
Le projet Magros sur un terrain de 23 hectares aménagé en zone périurbaine attend toujours les équipements qui constituent les entrepôts frigorifiques du futur marché de gros des fruits et légumes.
Le plus ancien projet agricole de l'Algérie indépendante a, semble-t-il, été enterré.
Il s'agit du périmètre de mise en valeur de Oued-Touil, sur 850 000 ha chevauchant les wilayas de Tiaret, Médéa et Djelfa qui a fait l'objet d'études par des missions étrangères, soviétiques et australiennes.
La zone steppique n'est pas en reste, jadis productrice d'alfa, cultivée pour les besoins de l'industrie papetière, tout en protégeant les sols de l'érosion éolienne.
Une politique de mise en défens contre le broutage et une réglementation des parcours (charge pastorale) est plus que nécessaire sur tout le territoire où ce végétal est présent, principalement les hautes plaines du Centre et de l'Ouest.
La steppe étant une région venteuse, les éoliennes sont le meilleur moyen de puiser l'eau profonde afin d'abreuver les troupeaux d'ovins tout en contrôlant leur répartition contre le surpâturage.
En conclusion, le foncier industriel est pour tout investisseur une condition nécessaire, mais non suffisante.
Pour l'être, la disponibilité d'une plate-forme logistique et d'un réseau de transport ferroviaire et autoroutier efficace ainsi que la disponibilité de l'eau et de l'énergie sont indispensables.
In fine, toutes ces actions vont dans les sens d'une meilleure répartition spatiale des populations à l'échelle nationale, les fixer dans leurs lieux d'origine, la mince bande littorale et telliene est déjà saturée avec tout ce que cela engendre comme problèmes sociaux.
L'avenir de l'Algérie est dans les 36 millions d'hectares des Hauts-Plateaux que le projet de transfert des eaux à partir de champs captants de l'Albien rendra viables au même titre que la mince bande littorale avec en plus un climat sain, propre à ces contrées dont l'altitude moyenne est de 1 000 m.
Le Snat est l'instrument juridique de l'aménagement de l'espace algérien, il doit être la base de toute décision d'aménagement socio-économique.
Monsieur le Président, vous avez mis en avant, dans ce contexte, l'impératif d'accorder aux zones d'ombre leur part en matière d'opportunités de développement et d'égalité des chances, assurant que « la majorité des citoyens ne demande pas la fortune mais simplement la préservation de leur dignité ».
Cette déclaration nous a convaincus de votre attachement au principe d'égalité dans la répartition de la richesse et du développement.
Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à notre plus haute considération.


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