La nouvelle stratégie énergétique repose sur la sécurité énergétique sur le long terme, dans le sillage de l'évolution de la consommation nationale et l'orientation vers les énergies renouvelables. La stratégie nouvelle de l'Algérie est orientée vers le développement de l'agriculture et les investissements nouveaux dans le cadre de la politique de la sécurité énergétique. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est en ces termes que le ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar s'est exprimé, hier lundi, sur les ondes de la Chaîne 1. Il fait savoir à l'occasion que les investissements nouveaux qui entrent dans le cadre de la sécurité énergétique génèrent la création de postes d'emploi et des richesses. Le ministre déclare à l'occasion que l'Algérie possède un potentiel pétrolier et gazier à même d'«assurer la sécurité énergétique jusqu'à 2050, mais à condition d'y introduire la transition énergétique», ce que le ministre considère comme la base de tout développement économique. Dans ce cadre, il fait savoir que l'objectif de la sécurité énergétique dépend de l'amélioration de la rentabilité des découvertes qui est nécessaire pour alléger la gestion de Sonatrach par la réduction de ses coûts de fonctionnement et d'exploitation, précisant qu'un retard est enregistré dans la gestion et dans la mise en œuvre de ses moyens d'exploitation. Par ailleurs, le ministre Attar a reconnu qu'il y a un retard dans l'application des textes de la loi sur les hydrocarbures, et que la bureaucratie a enfreint considérablement les activités de la Sonatrach. Il fait savoir à ce sujet que les services de son département œuvrent à mettre en place 15 textes d'application, affirmant qu'ils sont prêts et seront effectifs d'ici début septembre. Ces textes, dont le but est de booster l'investissement et le partenariat dans ce domaine, sont conçus pour «renouer avec la croissance et la productivité». Et de préciser que la mise en œuvre de cette loi permettra une plus grande attractivité du marché. S'agissant de la tarification de consommation de l'électricité et du gaz, M. Attar a écarté l'éventualité de toute augmentation pour les ménages, alors que la hausse des prix concernera directement les grands usagers ou les industriels. En matière de chiffres, le ministre de l'Energie déclare que le prix de revient du kilowatt varie entre 8 et 12 dinars, alors que le prix à la vente est fixé à 4,2 dinars, ce qui revient à dire que l'Etat supporte ces pertes financières. Il déclare plus loin que l'Algérie a accusé beaucoup de retards dans le développement énergétique, au moment où l'objectif étant la réduction de la consommation et la concentration des efforts de l'Etat sur le développement des énergies renouvelables. Citant le cas de Sirghaz qui a été lancé en Algérie en 1983, le ministre annonce qu'une réunion au niveau des services de son ministère, à l'heure où il intervient sur la radio, est consacrée à l'encouragement de l'opération, car, selon lui, son expansion a été enfreinte par des contraintes bureaucratiques. Enfin, et concernant le gigantesque projet Desertec qui entend faire du désert algérien une énorme ressource d'énergie solaire permettant un précieux apport en ressources financières susceptibles de se substituer à la rente pétrolière et devant fournir à l'Europe pas moins de 17% de ses besoins en énergie, dont l'accord avec la partie allemande n'a pas connu de concrétisation, le ministre affirme que le sujet n'est plus soumis à débat et qu'«il faut l'oublier définitivement». Il dira que l'Algérie devrait chercher d'autres moyens d'économiser son énergie en mettant en place des projets plus simples et moins coûteux, d'«une manière intelligente». En d'autres termes, ce programme énergétique avec le partenaire allemand plus connu sous le nom Desertec, le ministre le considère comme étant «dépassé par le temps. Il sera remplacé par des mini-projets et par la création de petites entreprises», déclare enfin Abdelmadjid Attar. A. B.