L'intention des pouvoirs publics est clairement affichée depuis le dernier Conseil des ministres. Bientôt, tout engagement financier dans l'importation et toute transaction en devises seront soumis à l'approbation préalable du Conseil du gouvernement. Ceci, dans le but déclaré de «protéger le produit national, encourager sa consommation au niveau local et préserver les réserves de change». Une décision qui a de quoi faire frémir des entrepreneurs qui doivent pour beaucoup leur existence aux importations de matières premières et autres intrants. Désormais, si l'on s'en tient à la recommandation en question, une décision administrative, avec tout ce que cela suppose comme tracasseries, sera requise pour faire tourner la machine de production, déjà rudement mise à mal. En même temps, il est dit que les mêmes pouvoirs publics ont décidé d'écarter le retour aux fameuses licences d'importation, selon le ministre du Commerce qui s'exprimait jeudi, pour aborder l'autre volet du commerce extérieur : l'exportation. Si pour l'importation, la règle est donc en voie d'être établie, avec la décision de suspendre tout engagement financier à l'approbation du Conseil du gouvernement, pour l'exportation, en revanche, les autorités du pays s'en remettent à ce que le ministre du Commerce appelle «l'allègement des formalités administratives pour soutenir les opérateurs économiques». Dans cette optique, son département travaille en concertation avec le ministère des Finances «pour introduire des amendements ayant trait au Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), créé en 1996, en vue d'orienter l'appui financier aux exportateurs algériens qui promeuvent leurs produits sur les marchés extérieurs». Les amendements en question visent à simplifier le dossier d'indemnisation des exportateurs dans le cadre du FSPE à partir de 2021. Les mesures en étude avant leur présentation devant le gouvernement concernent également, selon le ministre, le soutien financier aux exportateurs à travers la révision des montants et des taux à même de servir et d'encourager l'exportateur à accéder aux marchés étrangers. La numérisation et l'allègement des formalités administratives rendront plus aisé le remboursement aux exportateurs d'un taux déterminé des frais de transport des biens et des marchandises ou des dépenses de leur participation aux foires spécialisées à l'étranger, promet-on. Une partie des frais du transport international des marchandises, fixée à 50%, est à la charge du FSPE. En plus du remboursement des frais de transport maritime international, un remboursement des frais du transport terrestre a été décidé en 2019 pour l'encouragement des échanges commerciaux avec le Mali, le Niger et la Mauritanie. Pour l'heure, les exportateurs empruntant les voies du fret aérien et maritime s'acquittent de la totalité des frais de transport, en attendant un remboursement partiel de la part du ministère, du fait que les conventions avec la compagnie aérienne nationale et le transporteur maritime ne sont pas encore entrées en vigueur. M. Azedine