Après Liverpool et Jürgen Klopp dès la première journée, Marcelo Bielsa va frotter son Leeds United au Manchester City de Pep Guardiola pour la 4e journée de Premier League, une confrontation entre deux entraîneurs qui s'admirent et s'inspirent mutuellement. «Ce sera incroyable pour le football anglais d'avoir (Bielsa) en Premier League la saison prochaine», s'était réjoui le Catalan lorsque Leeds avait officialisé sa montée dans l'élite l'été dernier. «Il est unique dans le monde du football en raison de la façon si spéciale dont il joue. J'ai appris beaucoup au sujet de son style, de sa production. C'est une personne incroyable, tellement spéciale», avait-il complété. Ce soir, après leur match prévu à 17h30, sera-t-il toujours aussi enthousiaste ? L'admiration réciproque que se vouent les deux hommes survivra quoi qu'il arrive aux aléas sportifs. On a parfois fait de Bielsa une sorte de «mentor» de Guardiola. En 2006, lorsqu'il terminait sa carrière de joueur au Mexique, «Pep» avait traversé presque toute l'Amérique du Sud pour aller à Rosario voir l'Argentin, depuis deux ans dans une sorte de congé sabbatique après avoir gagné la médaille d'or aux JO d'Athènes avec la sélection nationale. «Pas son mentor», juge Bielsa Ils avaient eu une très longue discussion balayant tous les aspects de la carrière d'entraîneur que Guardiola s'apprêtait à embrasser. Une discussion qui l'avait tellement marqué, mais laissé un peu frustré, que lorsqu'il était sur le banc du Bayern, il cuisinait sans cesse Javi Martinez qui avait bien connu Bielsa à Bilbao. «Il venait tout le temps me poser des questions (...) il voulait savoir comment Bielsa entraînait, comment il gérait les joueurs», avait raconté le milieu de terrain à Goal. «Je ne me sens pas comme un mentor de Guardiola», a pourtant balayé en conférence de presse «El Loco», qui ne tarit pour autant pas d'éloges sur son cadet. «Tout d'abord, il est imaginatif. Il est capable de créer instantanément des solutions aux problèmes qu'il anticipe ou qu'il rencontre», a souligné Bielsa. Et surtout, il arrive à concrétiser ses idées sur le terrain. «La plupart des entraîneurs aiment les automatismes, parce qu'on pense au football en terme d'obéissance. Guardiola imagine le football d'une façon très libre», tout en proposant des solutions dans le jeu «qui correspondent à ce que ses joueurs savent faire et qu'ils ne mettront pas longtemps à digérer». «Pour moi, ce que je viens de dire est l'un des plus grands compliments qu'on puisse imaginer pour un entraîneur», a poursuivi le coach de Leeds, «je ne connais pas tant d'entraîneurs que cela qui, à mon humble avis, mériteraient autant ce type de compliment». Pression pour Guardiola Des louanges qui ajouteraient presque à la pression déjà sur les épaules de Guardiola, dont l'équipe a craqué à domicile contre Leicester la semaine passée, encaissant 5 buts, dont trois penalties indiscutables, après avoir pourtant ouvert le score (2-5). Avec Liverpool qui a repris son rythme de la saison passée avec 3 succès en 3 matchs, avant son déplacement à Aston Villa dimanche, tout faux-pas risquerait de creuser déjà un trou entre les deux rivaux, même si City a un match en moins. Les deux autres équipes qui ont fait carton plein, Everton et Leicester, tenteront de garder un bilan immaculé en recevant respectivement Brighton aujourd'hui et West Ham dimanche. Arsenal, battu par un grand Liverpool lundi dernier en championnat, mais qui a pris sa revanche en Coupe de la Ligue jeudi, tentera de se relancer à domicile face à Sheffield United samedi, alors que Chelsea voudra rester dans le bon wagon après le derby londonien contre Crystal Palace le même jour. Manchester United, qui compte 3 points mais un match en moins, et Tottenham (8e avec 4 points), aux prises avec un calendrier démentiel, s'affronteront dimanche à Old Trafford avant une trêve internationale elle aussi très chargée, avec trois rencontres en dix jours pour les principales sélections européennes.