Après avoir rompu avec le Pacte de l'alternative démocratique, la nouvelle direction née du congrès extraordinaire du début juillet dernier, le Front des forces socialistes propose sa propre feuille de route de sortie de crise. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Il s'agit d'une convention politique nationale que le parti compte organiser d'ici la fin de l'année si, bien entendu, les conditions sanitaires le permettont. C'est ce que le premier secrétaire national du doyen des partis de l'opposition a annoncé, hier vendredi, à l'occasion d'une conférence de presse tenue au siège de la fédération du parti à Alger-Centre. Pour Youcef Aouchiche, qui «met en garde contre ce qu'il considère comme les tentatives et autres manœuvres du pouvoir destinées à fabriquer de nouvelles fausses solutions dans le seul but de gagner du temps, ce qui, selon lui, ne fera que saper la cohésion nationale et hypothéquer définitivement l'avenir du pays», l'heure n'est plus à la tergiversation. «L'heure est venue de choisir entre l'Algérie et un système qui avait représenté une menace réelle sur la pérennité de l'Etat-nation et entre la réconciliation historique ou l'implosion du pays», dira-t-il, ajoutant qu'il était grand temps de «tourner la page des coups de force». Comme celui du 1er novembre dernier qui, à l'occasion, a vu le «peuple algérien tourner le dos dans son écrasante majorité au projet de révision de la Constitution élaboré et proposé d'une façon unilatérale par le pouvoir dans le seul objectif de se renouveler et de se maintenir». Et d'ajouter que les résultats de cette consultation «traduisent sans ambigüité le rejet de tout un système et celui de tout le processus politique et institutionnel entrepris par le pouvoir depuis le 22 février 2019. Des résultats qui expriment également, selon le premier secrétaire national du FFS, une «aspiration populaire profonde et inébranlable pour le changement et l'instauration d'un Etat de droit démocratique et social». Revenant sur le projet de cette convention politique nationale, Aouchiche dira qu'elle sera «inclusive puisqu'elle concernera l'ensemble des militants et sympathisants, les personnalités politiques, les intellectuels et plus largement les citoyens qui souhaitent contribuer à nos travaux». L'objectif étant, expliquera-t-il, de «rassembler tous ceux qui souhaitent un changement pacifique, démocratique et ordonné». Manière de se distinguer du PAD dont il explique le retrait de la nouvelle direction du parti par une «différence de fonds dans le diagnostic et la méthode de trouver des solutions à la grave crise que vit le pays». Le premier secrétaire national du FFS se dit également «contre les confrontations idéologiques», affirmant que le FFS est en «perpétuelle recherche d'un compromis démocratique». Et quid de la participation du pouvoir à cette convention nationale ? Le premier secrétaire national du FFS se montrera évasif même s'il finira par avouer que l'on ne peut envisager une solution au pays sans s'adresser au pouvoir en place. «Nous devons nous mettre autour d'une même table pour nous engager dans un processus qui permettra la construction d'un Etat-nation et ouvrir des perspectives pour le pays et pour le mouvement populaire du 22 février 2019», a-t-il dit. La bataille du siège national gagnée Concernant la grave crise organique que connaît le plus vieux parti de l'opposition, Aouchiche estime que celle-ci est désormais «derrière nous». «Toutes les résolutions du congrès extraordinaire des 9 et 10 du mois de juillet écoulé ont été validées par les services du ministère de l'intérieur», affirmant travailler depuis dans la perspective de l'organisation du 6e congrès ordinaire du parti qui sera rassembleur». Réclamant l'adhésion de la quasi-majorité des structures de base du parti à la nouvelle direction, le premier secrétaire national du FFS fera également part du gain de la bataille du siège national du front, squatté par le groupe dirigé par l'autre premier secrétaire national Belkacem Bénameur. Et de brandir le jugement du tribunal de Sidi-M'hamed en date du 22 octobre dernier enjoignant cette aile à livrer le siège national dans un délai de 15 jours, faute d'un recours à la force publique que sollicitera l'huissier de justice. M. K.