La secrétaire générale du Parti des travailleurs estime que la situation politique nationale est empreinte d'atteintes systématiques aux droits politiques et des droits de l'Homme. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un tableau noir, «fruit de la putréfaction du système de gouvernance dans le pays», a-t-elle estimé, hier vendredi, à l'ouverture d'une session ordinaire du Comité central du parti. Se voulant plus précise dans son constat, Louisa Hanoune cite les cas de deux des cadres dirigeants du parti ou encore celui du président du RCD auquel le Parlement a procédé à la levée de l'immunité parlementaire pour une historie qui, selon elle, «n'a rien du droit commun». «Nous assistons à la criminalisation de l'acte politique indépendant et le militantisme est en danger de même que les partis qui critiquent la politique du pouvoir», a-t-elle enchaîné. Autant de «dérives» qui, selon elle, «alimentent le climat de congestion qui va en s'aggravant, produit d'une horrible régression socio-économique». Ce qui mènera, a-t-elle averti, «la majorité vers une explosion sociale pour défendre sa survie car il y a des limites à l'endurance, des limites à tout ce que l'être humain peut supporter. Pour la secrétaire générale du PT, il y a un «processus de somalisation du pays» qui doit cesser en mettant fin à la répression, en respectant les libertés démocratiques, en libérant tous les détenus politiques et ceux d'opinion, en libérant les médias de toute forme de pression et de chantage, en libérant la justice de toute forme de pression pour que la loi soit respectée, en stoppant la politique socio-économique antisociale et antinationale». Car, a-t-elle ajouté, «cette situation est lourde de conséquences» et ces indicateurs sont autant de «bombes à retardement politiques et sociales et dans un climat régional empreint de dangers et dans un climat mondial empreint d'une crise sans précédent». Pour Hanoune, cette majorité accablée et qui vit une véritable descente aux enfers, sur les plans social et économique, n'a pas trouvé d'autre moyen de s'exprimer qu'en «sanctionnant le pouvoir en place», allusion au large boycott du référendum du 1er novembre dernier portant sur le projet d'amendement constitutionnel. «L'Algérie d'aujourd'hui n'est pas celle d'avant le confinement prétendu sanitaire. C'est un confinement politique », a-t-elle encore dit, pour «s'en prendre aux droits et libertés et détruire l'économie nationale avec», a-t-elle étayé son constat. «L'effondrement de la production industrielle de l'ordre de 14% ou encore le tourisme, l'agriculture, la pêche ou encore l'artisanat sont à l'arrêt ou presque.» Et de regretter «qu'aucune mesure pour sauver ce qui peut l'être n'a été entreprise». M. K.