La crise au sein du Front des forces socialistes, qui perdure depuis plusieurs mois, a-t-elle pris fin avec la récupération, avant-hier jeudi, par la direction nationale issue du congrès extraordinaire de juillet écoulé du siège national du vieux front de l'opposition ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - La direction nationale du FFS, issue du congrès extraordinaire du parti tenu les 9 et 10 juillet dernier, et dont les résolutions ont été validées par le ministère de l'Intérieur, semble avoir gagné l'une des batailles qu'elle mène avec l'autre camp, mené, par celui qui se prévaut toujours du titre de premier secrétaire national, Belkacem Benameur. Ceci en récupérant, avant-hier jeudi, le siège national du vieux front de l'opposition, «illégalement occupé depuis plusieurs mois», selon le premier secrétaire national Youcef Aouchiche qui, dans un communiqué rendu public, le même jour, précise que cette récupération s'est faite «sans violence par l'application d'une décision de justice, engagée face au refus des occupants de libérer le siège, malgré toutes les médiations menées par la direction nationale du parti, soucieuse de privilégier les voies du dialogue». Et de considérer que «le droit, la légalité et la légitimité ont finalement prévalu», promettant que le siège du FFS «redevient la maison commune de toutes ses militantes et militants, sans aucune exclusion. Il redeviendra également, comme il l'a toujours été, l'île démocratique de toutes les Algériennes et les Algériens qui se battent pour les droits, la démocratie, la liberté et la justice sociale dans notre pays». Seulement, cette récupération est loin de dissuader Belkacem Benameur de «poursuivre cette bataille judiciaire de même que l'autre bataille qu'il qualifie de «noble combat pour éviter que le FFS ne perde son autonomie jamais menacée comme cette fois-ci», comme il le soutenait, hier vendredi en milieu de matinée. Et à notre interlocuteur de faire part, dans ce sens, de deux audiences judiciaires, lundi prochain, l'une à la cour d'Alger concernant l'appel interjeté de cette décision du tribunal de Sidi-M'hamed qui, a-t-il ajouté, a refusé la demande de surseoir à l'évacuation dudit siège national, avant la décision finale concernant la plainte sur le fonds dont l'audience aura également lieu le même jour au tribunal de la rue Abane-Ramdane. Benameur rappellera également la procédure intentée auprès du Conseil d'Etat en vue d'invalider le dernier congrès extraordinaire du parti et dont les résolutions ont été validées par le ministère de l'Intérieur. Autrement, une procédure judiciaire qui risque de perdurer et qui ne semble pas déranger outre mesure la direction nationale issue du dernier congrès extraordinaire du parti. Selon Hakim Belahcel, le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS, l'urgence est maintenant de se «rapprocher» de la base militante qu'il avoue «désorientée» par cette crise. Ceci à travers un «rapprochement à son endroit en vue de préparer ensemble le prochain congrès national rassembleur». Mais pas que cela, puisqu'il s'agira également, ajoutera Belahcel, d'expliquer la nouvelle initiative politique annoncée récemment par la direction nationale portant convention nationale. Une convention politique nationale que le parti compte organiser d'ici la fin de l'année si, bien entendu, les conditions sanitaires l'auront permis, précise Belahcel qui récuse l'accusation de «normalisation» du vieux front que lui porte l'autre camp, affirmant être fidèle à la ligne originelle tracée par le père fondateur, feu Hocine Aït-Ahmed. Car, et l'équipe d'Aouchiche le sait plus que quiconque, si la bataille du siège national est «légalement» mais «temporairement» gagnée, l'affaire étant toujours en justice, celle de rallier la base militante du parti à la démarche de la nouvelle direction nationale «légale» n'est pas moins certaine. Avec, notamment, des structures locales et intermédiaires ou, du moins, des pans entiers de ces structures, qui ne savent pas à quelle «direction» se vouer et qui le signifient par des activités «parallèles» publiquement assumées. Tout l'enjeu est là à moins que l'objectif ne soit ailleurs que dans ce rassemblement de la grande famille du FFS, publiquement espéré. M. K.