S'il se dit convaincu de la nécessité du rajeunissement de la classe politique nationale, indépendamment du genre ou de l'appartenance politique ou idéologique notamment en ce qui concerne les assemblées élues, le parti Talaie el Hourriyet exprime, ceci dit, son désaccord quant à la limitation de l'âge de candidature en ce qu'elle charrie comme exclusion en sus d'être anticonstitutionnelle. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est, là, entre autres, des remarques et autres réserves qu'exprime le parti que dirige à titre intérimaire Abdelkader Saâdi, dans son rapport au sujet de la mouture préliminaire du projet d'amendement de la loi électorale. Dans une conférence de presse, le successeur de Ali Benflis estime, à la lumière de cet avant-projet de révision de la loi portant code électoral, que le comité qui l'a élaboré est loin de la pratique électorale, un panel composé de «théoriciens et d'académiciens», alors qu'il aurait été mieux indiqué d'y associer des «élus locaux et nationaux, des gens du terrain qui sont au fait de la pratique électorale». Il en veut pour preuve de cette méconnaissance de la réalité électorale, le cas d'une commune isolée, et elles sont nombreuses dans le pays, dont le corps électoral ne dépasse pas les deux mille électeurs au niveau de laquelle plusieurs listes sont en course, avec l'obligation pour chacune d'elles de rassembler les parrainages des électeurs qui dépasseront de loin le corps électoral de cette municipalité. Autre réserve de Talaie el Hourriyet, l'encouragement de la jeunesse à prendre part aux élections à travers la stimulation des listes indépendantes. Pour Saâdi, l'objectif inavoué derrière cette démarche n'est rien d'autre que «d'encourager le strict principe inverse, soit vider les partis des jeunes qui y activent, d'autant plus que les candidatures libres sont encouragées même financièrement. C'est de l'Ansej politique !» ironisera le responsable intérimaire de Talaie el Hourriyet, allusion au dispositif d'aide à l'insertion des jeunes dans le monde du travail, ajoutant que «la politique revient aux politiques». Toujours à propos de ces fameux parrainages des électeurs des candidatures aux diverses élections, il avertira quant au «marché des signatures», que cette disposition pourrait engendrer. Par ailleurs, le parti réclame la suppression pure et simple de la condition des 4% des suffrages exprimés lors des précédents scrutins. Une disposition mise sur pied sous Bouteflika, pour «indisposer» et «gêner» une personne «encombrante», Ali benflis, que Saâdi ne nommera pas et qui venait de créer Talaie el Hourriyet. Ceci dit, le parti avant-gardiste se félicite du mode électoral adopté, à savoir la liste ouverte et proportionnelle, une vieille revendication du parti, un mode qu'il qualifie de «plus proche de la véritable pratique démocratique». Les remarques et autres réserves de Talaie el Hourriyet concernent également l'Autorité nationale indépendante des élections. Cet avant-projet portant révision du code électoral consacre un changement dans sa composante, une revue à la baisse «étonnante» et «inexpliquée», affirme Saâdi, faisant remarquer, par ailleurs, le maintien du mode de désignation de tous les membres de cette instance par le chef de l'Etat. Ce qui attenterait à la crédibilité et à l'indépendance de l'Autorité. Face à cette baisse, une hausse des composantes des délégations de wilayas de l'instance, passant de 3 à 15 membres. Un nombre exagéré, préconisant «une composante de 3 à 5 membres, qui ne grève pas beaucoup le budget de l'Etat». En sus de ces réserves concernant l'Anie, le président intérimaire de Talaie el Hourriyet reprochera à son premier responsable, Mohamed Charfi, «d'outrepasser, à maintes reprises, ses prérogatives». M. K.