Le spectacle chor�graphique �Nya� a permis au grand public de red�couvrir la musique de Maurice Ravel et les chansons de Houria A�chi dans un contexte original. Ce spectacle de danse contemporaine a �t� pr�sent�, samedi en premi�re mondiale � Alger, par la compagnie La Baraka, juste avant son d�part demain, mercredi, pour la biennale de Lyon, en France. �Nya� veut dire �candeur� en dialecte alg�rien et �intention� en arabe classique. �Nya f�el h�bel� (candeur dans la folie), dit-on dans le langage populaire. Ceci veut dire un peu : �Faire preuve d�audace dans la candeur. � Cela s�applique � merveille au spectacle �Nya�. La soir�e a commenc� par une minute de silence � la m�moire de Larbi Zekkal, d�c�d� vendredi dernier � Alger. Visiblement �mu, le chor�graphe Sofiane Abou Lagraa a rendu hommage lui aussi au com�dien disparu, avant de parler de son nouveau spectacle. �Il y a en Alg�rie des talents incroyables. Ce spectacle aujourd�hui � Alger est comme une suite du Panaf�. Nawel et moi sommes tr�s tr�s fiers d��tre en Alg�rie. C�est le plus beau r�ve de ma vie bien que j�ai beaucoup voyag� et pr�sent� des spectacles un peu partout � travers le monde�, a d�clar�, notamment, Sofiane Abou Lagraa qui vit en France, plus pr�cis�ment dans la ville de Lyon. Les lumi�res s��teignent. Mais, ce n�est pas encore le d�but du spectacle ; c�est la projection sur grand �cran d�un film documentaire sur le casting et les r�p�titions des danseurs retenus pour le spectacle �Nya�. Ainsi, pour le recrutement de dix danseurs, pas moins de 400 candidats se sont pr�sent�s au casting organis� par Sofiane Abou Lagraa et sa femme Nawel, au si�ge du Ballet national alg�rien. Ensuite, ce sont les longues r�p�titions sous l��il vigilant des deux �coachs�. Comme dans la c�l�bre s�rie am�ricaine �Fame�, le bon travail se paie en une seule monnaie : la sueur ! Maintenant, c�est le (vrai) d�but du spectacle. Les danseurs entrent en sc�ne � tour de r�le. Ils ex�cutent des mouvements compliqu�s. Pour le moment, on n�entend aucune musique. Les danseurs �voluent sous un fond sonore constitu� de bruits de ville, avec klaxons, coups de sifflet, cris de foules, etc. Tout doucement, la musique arrive. C�est le Bol�ro de Ravel. Les costumes sont simples et c�est, en fin de compte, ce que portent les jeunes aujourd�hui dans la vie de tous les jours. Le morceau musical est r�p�titif. Son volume va crescendo. Les ombres des danseurs sont projet�es, parfois sur un �cran blanc lumineux, parfois au-dessus de lui. A la fin de cette premi�re partie de la soir�e, la musique est � son paroxysme. Une petite pause et c�est la deuxi�me partie. Les costumes sont diff�rents de m�me que le d�cor fait, maintenant, de sortes de tapis multicolores. Les chansons de Houria A�chi rythment les mouvements des danseurs. Les arrangements musicaux sont impeccables avec une petite touche �moderne�. Une guesbaou une gha�ta de temps en temps, ce n�est pas mal du tout. Houria A�chi chante en arabe et en chaoui et l� aussi le volume augmente graduellement. Le meilleur est pour la fin. Tout � coup, de fins jets d�eau, comme dans une vraie fontaine, semblent sortir du sol. Par quel miracle? On ne sait trop. Mais une chose est s�re : c�est de l�eau et les dix danseurs sont tout mouill�s de m�me que la sc�ne du Th��tre national alg�rien o� a eu lieu ce spectacle, en pr�sence de Khalida Toumi, ministre de la Culture. Les artistes (chor�graphe et danseurs) sont salu�s par une standing ovation du nombreux public. Le spectacle �Nya� est interpr�t� par des danseurs de la cellule danse contemporaine du Ballet national alg�rien, form�e par Sofiane et Nawel Abou Lagraa. Les chor�graphies sont de Sofiane Abou Lagraa, �galement danseur laur�at en 2009 du Prix du meilleur danseur international.