Si dans plusieurs autres régions du pays, le manque de précipitations a porté préjudice à la campagne agricole 2020-2021, dans la wilaya de Annaba, paradoxalement, c'est la stagnation des eaux de pluie durant les mois de novembre, décembre et janvier 2020, sur des centaines d'hectares de terres agricoles, qui n'a pas permis d'atteindre les prévisions arrêtées au début de la campagne, notamment pour la variété du colza, une culture oléagineuse expérimentée pour la première fois dans cette wilaya et dans d'autres régions du pays. Durant ces trois mois, il a été enregistré quelque 450 mm de pluie ! Ce qui a empêché la réalisation des 104 ha prévus au départ. Finalement, 45 ha seulement l'ont été effectivement. Et ce n'est qu'à la mi-février que cela a pu être entamé. Au début de la campagne, ils étaient une vingtaine de fellahs à avoir exprimé leur intérêt, mais devant des conditions atmosphériques défavorables (stagnation des eaux des semaines durant, alors que cette culture nécessite des parcelles sèches), 10 d'entre eux ont réellement entamé la campagne «dont 6 ont réussi», selon le président de la Chambre d'agriculture de Annaba, Abderrahmane Bourdjiba. «Au vu des résultats déjà réalisés par l'un d'eux dans la commune de Chorfa, lors de la présente moisson, nous tablons sur une moyenne de 28 qx/ha», estime la même source qui ne cache pas son optimisme pour la poursuite de l'expérience durant la prochaine campagne. «De toutes les façons, la stagnation des eaux de pluie n'a pas affecté uniquement les surfaces destinées à la culture du colza, mais a aussi concerné les autres cultures céréalières (blé dur et tendre, orge...)», dira A. Bourdjiba. Revenant à la culture du colza, le président de la Chambre d'agriculture de Annaba, un vieil agriculteur expérimenté, explique que la culture du colza nécessite un matériel spécifique, un choix rigoureux des variétés à emblaver, précisant que pour emblaver un hectare (ou 10 000 m2), il faut utiliser un minimum de 3,3 kg de semences de colza dont le prix du quintal avoisine les 11 000 dinars. On apprendra également que des conventions avec deux entreprises versées dans la production des huiles végétales ont été conclues au début de la campagne, pour la commercialisation de la production pour un prix de 7 500 dinars le quintal. Mais l'une des deux s'est désistée. À noter que pour ce projet expérimental, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a prévu de consacrer 3 000 ha à cette nouvelle culture à l'échelle nationale durant la campagne agricole 2021. A. Bouacha