La mise sous mandat de dépôt de l'ancien député du RCD, Nordine Aït Hamouda, continue de susciter des réactions de condamnation et les appels à sa libération. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – En combattant, sur le terrain, le terrorisme dans les années noires, le fils du colonel Amirouche n'imaginait certainement pas qu'il allait retourner en prison pour avoir exprimé un avis ou milité pour une idée, comme il en a déjà connu les affres en 1985 suite à la création de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme. Pourtant, en ce dimanche 27 juin, Nordine Aït Hamouda est envoyé à la prison d'El-Harrach à cause d'une émission de télévision où il a dit ce qu'il pensait de l'Emir Abdelkader. Sa mise sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed continue de susciter des réactions, des condamnations et des appels à sa libération. Ainsi, le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune s'est dit inquiet de la campagne d'arrestations quotidiennes des militants et activistes, estimant que le pays fait face à une fermeture politique et médiatique dans un contexte de violations croissantes des droits politiques consacrés par la Constitution. «Nous sommes face à un dangereux dérapage où les plus simples droits démocratiques ou opinions politiques sont criminalisés par la justice qui porte des accusations très graves qui n'ont rien à voir avec les actes incriminés», a souligné le PT dans un communiqué, en citant, entre autres, le cas de Nordine Aït Hamouda. Cette affaire a fait sortir également le célèbre avocat et défenseur des droits de l'Homme, Mokrane Aït Larbi, de son silence, pour appeler à l'arrêt de la campagne d'arrestations. Il a expliqué que ces arrestations sont sans précédent en Algérie, même à l'ère du parti unique, soutenant que leur but est de détourner l'attention de la crise politique et économique que traverse le pays. «Ceux qui ont décidé d'emprisonner ces militants en raison de leur opinion et de leur conviction, a-t-il écrit en citant Nordine Aït Hamouda et d'autres militants, ne veulent que détourner l'attention de ce que les Algériens et les Algériennes attendent en matière de démocratie, de liberté d'opinion et des droits humains comme les autres peuples du monde.» L'auteur du livre La Justice du palais, dossiers noirs d'une justice sous influence n'a pas manqué d'appeler le pouvoir à ordonner «la libération de ces détenus et de tous les prisonniers politiques sans attendre, afin que l'attention soit portée sur les vrais problèmes auxquels le pays est confronté». K. A.