Pour le PT, le pays est "confronté à une fermeture politique et médiatique dans un contexte de violations croissantes des droits politiques consacrés par la Constitution". Le Parti des travailleurs (PT) a réagi, hier, à la vague d'arrestations arbitraires quotidiennes qui touche les activistes du Hirak, les militants politiques, les personnalités nationales et les journalistes. Dénonçant une politique répressive, le secrétariat du bureau politique du PT a affirmé que ces personnes ont été interpellées pour avoir exprimé leur opinion ou encore exercé leurs droits politiques, et parfois, en raison de leur participation antérieure aux marches hebdomadaires. "Nous sommes confrontés à une dérive dangereuse où les droits démocratiques les plus fondamentaux ont été violés et les activités ou opinions politiques sont criminalisées par le pouvoir judiciaire qui porte des accusations très graves qui n'ont rien à voir avec les actes criminels", a indiqué le PT dans un communiqué rendu public. Citant les cas de Nordine Aït Hamouda, Hamou Boumedine, du professeur Fatiha Briki et des dizaines de détenus et juristes, le PT estime que ces derniers "n'ont pas commis de crimes et n'ont pas été incriminés dans des affaires de corruption, de terrorisme ou d'intelligence avec l'étranger". Le PT ira jusqu'à illustrer un autre dépassement, en l'occurrence l'arrestation d'un militant politique alors qu'il descendait d'un bus. Pour le PT, l'Algérie est, désormais, "confrontée à une fermeture politique et médiatique absolue dans un contexte de violations croissantes des droits politiques consacrés par la Constitution". Tout en exprimant son inquiétude, le parti de Louisa Hanoune précise que ces arrestations ne font qu'amplifier "la tension politique" et risquent d'ouvrir "la porte aux aventuriers et exposer notre pays aux ingérences extérieures, comme en témoignent les rapports successifs émis par les instances et organisations internationales". Pour le PT, il est temps "d'épargner à notre pays toute dérive due aux arrestations et aux décisions arbitraires et d'arrêter cette voie dangereuse". Au plan social, le secrétariat du bureau politique a relevé l'aggravation de la crise de l'eau, "sans précédent depuis des décennies" et qui constitue "une bombe à retardement car elle accroît la détresse de la majorité souffrant de toutes les formes de privation, conséquence du chômage, de l'érosion du pouvoir d'achat et de la récession qui affecte l'économie nationale". À ce propos, le PT a mis en garde les pouvoirs publics sur "les conséquences de la révision des transferts sociaux, car il s'agit d'une provocation très lourde compte tenu de la situation sociale précaire de la majorité de la population". Partant de ce constat, le PT qui fait porter toute la responsabilité aux pouvoirs publics qualifie cet état de fait de "situation catastrophique" et regrette que les indicateurs de la crise qui étaient palpables ne soient pas pris en charge pour faire face à une situation très critique. Du reste, le PT a exprimé sa solidarité avec les cheminots qui ont déclenché une grève pour revendiquer des droits sociaux et professionnels, et considère que les revendications soulevées ne doivent en aucun cas revêtir un caractère administratif ou judiciaire. FARID BELGACEM