Il y a quelques semaines, le ministère du Commerce nous apprenait que les exportations algériennes hors hydrocarbures ont augmenté en valeur de plus de 95% pour atteindre 2,03 milliards de dollars durant les six premiers mois de l'année, alors qu'elles étaient de 1,04 milliard de dollars au cours de la même période de 2020. Dans l'état où en est l'économie nationale, en attendant entre autres exigences que la production nationale atteigne des niveaux plus ou moins proches en qualité et en quantité de nos importations, ce n'est sans doute pas demain que l'Algérie parviendra à équilibrer sa balance commerciale, tant le déficit induit par nos ventes et nos achats à l'international est important, même si des lueurs sont apparues ces derniers temps, comme lorsqu'il a été fait état par le ministère des Finances, en juin dernier, d'une baisse du déficit de pas moins de 68% au cours des cinq premiers mois de 2021, passant à -1,3 milliard de dollars à fin mai 2021, contre -3,9 milliards de dollars à fin mai 2020. Heureux que nos exportations d'hydrocarbures arrivent à colmater ce qui peut l'être dans la balance, notamment depuis le début de cette année qui voit Sonatrach tabler sur des recettes qui pourraient aller jusqu'à 33 milliards de dollars, tout en ayant déjà rattrapé entre janvier et les deux premières décades d'août 2021 tout ce que la compagnie avait pu exporter durant l'année 2020, soit 20 milliards de dollars. Si l'on doit se fier aux chiffres que rend publics le ministère du Commerce depuis quelques semaines, cette année a tout d'un exercice «charnière» pour les exportations hors hydrocarbures. Durant le premier trimestre 2021, en comparaison avec la même période en 2020, selon des chiffres publiés par le département de Kamel Rezig, les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ont enregistré une hausse de 58,83%. En valeur, les exportations algériennes hors hydrocarbures avaient atteint 870,33 millions de dollars entre janvier et fin mars dernier alors que durant la même période, une année plus tôt, soit tout juste avant que le monde se fasse happer par la pandémie de coronavirus, ces mêmes exportations étaient de 547 millions de dollars. Une performance que l'on doit à une hausse spectaculaire des exportations de ciment (+96,19%) pour des rentrées en devises évaluées à 37,85 millions de dollars, alors que le sucre, avec 102 millions dollars (+65,71%), les dattes à 37.11 millions dollars, soit (+40,62 %) et les engrais à 226.85 millions dollars (10,96%) ont permis à la balance commerciale algérienne de grappiller quelques centaines de millions de dollars. Des chiffres éloquents qui auguraient déjà que la barre des 4 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures n'est pas infranchissable. Performances confirmées à la fin du premier semestre d'abord, puis durant la période allant de janvier à fin juillet 2021, dont les chiffres ont été annoncés, dimanche lors d'un passage sur la Radio nationale, par le directeur du Commerce extérieur. Ce dernier a, en effet, révélé que les statistiques établies par les Douanes pour les 7 premiers mois de 2021 font état d'une évolution de 108% des exportations hors hydrocarbures, passant à 2,4 milliards de dollars, alors qu'elles n'étaient même pas de moitié durant la même période en 2020. Des chiffres qui, selon le représentant du ministère du Commerce, permettent de prévoir que la barre des 5 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures sera atteinte à la fin de cette année. Une manne dont l'Algérie a grandement besoin eu égard à l'érosion de ses réserves de change et aux réformes structurelles de l'économie qui se font grandement désirer. Azedine Maktour