Comprendre le fonctionnement de la justice alg�rienne, son �volution et les diff�rentes mutations qu�elle a connues de 1962 � nos jours. C�est le difficile pari que s�est impos� l�ancien magistrat et ministre, Zineddine Sekfali. Son livre Introduction g�n�rale au syst�me judiciaire alg�rien. Evolution et tendances 1962-2009, paru aux �ditions Casbah, s�est fix� un autre objectif : rendre accessibles au grand public et non pas seulement aux seuls initi�s, les concepts et le vocabulaire tr�s particulier de la justice. �Ce livre, pr�vient d�ailleurs l�auteur lui-m�me, n�est ni un trait� th�orique, ni un ouvrage doctrinal accessibles aux seuls juristes et sp�cialistes des institutions judiciaires. Pour autant, ce n�est pas qu�un opuscule de vulgarisation, sans substance ni consistance. En effet, le lecteur y trouvera non seulement des analyses de textes l�gislatifs ou r�glementaires en vigueur, mais aussi des r�flexions sur les conditions dans lesquelles s�est effectu�e la rel�ve des magistrats �trangers au lendemain de l�ind�pendance, puis a �t� men� le processus de r�forme des institutions judiciaires.� Peu de gens savaient peut-�tre que la justice alg�rienne a, sur d�cision de l�Assembl�e constituante, continu� � fonctionner en reconduisant et l�ancien syst�me et toute la l�gislation h�rit�e de l��re coloniale ! Et ce, jusqu�en 1975. L�euphorie de l�ind�pendance pass�e, l�on se rendra vite compte en effet que l�on ne pouvait tout de m�me pas laisser le pays sans lois. Mieux vaut continuer � fonctionner avec la loi fran�aise que sans loi du tout. On d�couvrira aussi en lisant ce livre que le domaine de la justice est rest� imp�n�trable aux exc�s populistes de Ben Bella. Ainsi en a-t-il �t� d�une surprenante d�cision qu�il prendra pour �faire sentir� les bienfaits de l'ind�pendance � tous les Alg�riens : fermer la prison de Serkadji et des dizaines d�autres �tablissements p�nitentiaires � travers le pays ! Un pays sans prisons, rien que cela. Une d�cision vite abandonn�e heureusement mais qui n�a pas pour autant �pargn� la justice alg�rienne d�autres incursions du pouvoir. Boumedi�ne aura m�me eu le m�rite de le proclamer et de l'assumer. �Il n�y a pas de pouvoir politique, � c�t� de pouvoir l�gislatif et un autre judiciaire. Il n�y a qu�un seul pouvoir, c�est le pouvoir r�volutionnaire�, tranchaitil dans un discours officiel. Il faut dire que cela n�a pas vraiment beaucoup chang� apr�s lui. Juste que cela prend des formes plus pudiques que la d�claration du ministre de la Justice de Houari Boumedi�ne, un certain... Mohamed Bejaoui qui tranchait clairement que �la justice n�est rien d�autre qu�un instrument de pouvoir�. Dipl�m� du Centre national des �tudes judiciaires en France, Zinedine Sekfali a �t� magistrat stagiaire en 1963- 1964. Il exercera par la suite plusieurs fonctions dans divers tribunaux et cours � Alger, Oran et Annaba. De m�me qu�il occupera plusieurs postes de responsabilit� au minist�re de la Justice, au minist�re de l�Int�rieur et � la Cour supr�me. Il �tait membre du gouvernement de Abdelhamid Brahimi sous Chadli Bendjedid, de 1984 � 1986 comme vice-ministre charg� du Tourisme. C�est dire que son livre vaut aussi t�moignage. A lire absolument. Kamel Amarni Essai Introduction g�n�rale au syst�me judiciaire alg�rien, de Zineddine Sekfali (Casbah Editions, 220 pages, 2010).