L'Algérie, suite à une large campagne de vaccination, est-elle à l'abri d'une 4e vague ? Les spécialistes sont unanimes à dire que prédire son impact dans les semaines à venir reste complexe, car la menace d'une 4e vague de coronavirus pèse toujours avec l'apparition de nouveaux variants à travers le monde. Les derniers chiffres relatifs au nombre de contaminations sont en baisse, les cas de contamination quotidiens ne dépassent pas les 200 cas. Mais le danger demeure présent de l'avis de l'ensemble des spécialistes en Algérie. Il y a certes de moins en moins de ravages, mais la décrue observée doit inciter la population à la vaccination pour éviter le scénario qui s'est déroulé durant la troisième vague. Les souvenirs des contaminations frôlant les 2000 cas par jour, le manque de lits, la pénurie d'oxygène et de concentrateurs sont toujours vivaces. Et s'il y avait un côté positif à retenir de cette période, c'est la prise de conscience des citoyens et leur rapprochement des différents centres de vaccination. Cependant, nous restons encore loin de l'immunité collective, celle qui devait se rapprocher des 70% de la population vaccinée. Pour le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, la vaccination reste la seule solution pour contrecarrer une éventuelle 4e vague. Il avait déclaré que plus de 10 millions d'Algériens sont vaccinés, soit près de 50% de la population concernée. Des chiffres «bons certes, mais ambigus», selon les déclarations du Dr Lyes Merabet, président de Syndicat national des praticiens de la santé publique, toujours sceptique pour dire que « l'Algérie n'a pas encore atteint l'immunité collective». Dans le même ordre d'idées, le Dr Yousfi Mohamed, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Blida, estime que le taux de vaccination reste relativement faible si on veut atteindre l'immunité collective voulue. Le Pr Salah Lellou, chef de service pneumologie à l'hôpital d'Oran, insiste également pour dire que « seuls la vaccination et le respect des gestes barrières peuvent nous prémunir des effets néfastes de la 4e vague qui se profile». Cependant, les épidémiologies estiment que « la circulation du virus reste intense». Le Dr Mohamed Hadef, interniste, affirme que « la dynamique de l'épidémie reste incertaine» et donc, le risque d'une 4e vague doit être pris très au sérieux. «Nous devons rester vigilants en observant les gestes barrières», a-t-il ajouté. De son côté, le professeur Réda Djidjik, chef de service d'immunologie au CHU de Beni-Messous, a averti que, « le virus peut reprendre à tout moment, puisqu'il est toujours en circulation ». Selon lui, «on pourrait supposer l'arrivée d'une nouvelle vague vers mi-novembre, si l'on se réfère au scénario de l'année dernière». Dans un entretien accordé au Soir d'Algérie, l'immunologue souligne qu'«avec l'arrivée du vaccin, on peut dépasser une prochaine vague sans trop de dégâts ». Il ajoutera «s'il y a ce cycle qui va venir en mi-novembre, si la population est vaccinée, et si l'on se comporte bien au début du pic, c'est-à-dire si on se rend compte et qu'on a des indicateurs épidémiologiques très fiables et très solides qui nous renseignent sur la situation au jour le jour, qui nous indiquent que nous sommes devant une phase exponentielle, on pourra agir rapidement ». Quant au professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au chu Mustapha-Pacha, il n'a cessé d'appeler la population à faire plus attention pour ne pas augmenter les contaminations en les invitant à se faire vacciner, et à respecter les mesures de prévention. Ilhem Tir