Les syndicats autonomes de l'éducation nationale semblent résolus à se faire entendre par la tutelle et le gouvernement. Après avoir dénoncé à maintes reprises la continuelle dégradation des conditions socioprofessionnelles du corps éducatif, ils comptent à présent passer au stade supérieur et annoncent la tenue d'une grève nationale dans les prochaines semaines. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Le mouvement de protestation du personnel de l'éducation nationale ne tardera pas à entrer dans le champ de l'action. Après moult tergiversations et discussions, des représentants des corps de l'éducation ont finalement décidé d'observer un débrayage au mois de novembre prochain. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) est la première organisation syndicale à annoncer une grève cyclique qui sera enclenchée le 2 novembre prochain. Ce débrayage risque de paralyser de nombreux établissements du pays, en sachant que la base du Cnapeste est assez importante. Les motivations ayant amené le conseil national du Cnapeste à prendre cette décision serait «la baisse du pouvoir d'achat, en raison de la hausse des prix et de la stagnation des salaires qui n'ont pas évolué depuis 2010, date de la dernière révision du régime indemnitaire des fonctionnaires de l'éducation», avait expliqué le syndicat dans un communiqué. Il relève également les défaillances qui minent le secteur depuis des années : «Le secteur est malade. Les pouvoirs publics doivent réagir à cette situation», réclame-t-il, appelant à la nécessité de «mettre l'enseignant dans des conditions financières et sociales à la hauteur de son statut». Le même constat a été établi par un autre syndicat qui envisage à son tour d'observer un débrayage dans les semaines qui viennent. Il s'agit de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) qui, à l'issue de son dernier conseil national, a décidé d'organiser une grève dont la nature et la date seront déterminées incessamment. Les membres du bureau national ont signalé une grave détérioration des conditions socioprofessionnelles du personnel de l'éducation. Ils revendiquent de fait, une révision des salaires et des primes pour l'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires du secteur. Les conditions d'enseignement jugées «désastreuses» combinées à la continuelle érosion du pouvoir d'achat des citoyens, en général, et du personnel de l'éducation, en particulier, font qu'aujourd'hui, ils ne voient d'autre option que de mener des actions de protestation tangibles sur le terrain. C'est dans le même esprit que le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a tenu récemment une réunion regroupant les membres du conseil national. Les membres du Satef ont exprimé leur désarroi face à la conjoncture socio-économique qui prévaut. Ils jugent, par ailleurs, que les insuffisances signalées dans le secteur prennent de l'ampleur et entravent l'apprentissage des élèves. Il est, par conséquent, probable que des mouvements de grève et autres manifestations aient lieu incessamment. D'autant plus que les revendications des syndicats demeurent en suspens depuis un moment. Idem pour le Conseil des lycées d'Algérie qui a appelé lui, depuis plusieurs semaines, ses adhérents à réagir à la situation «catastrophique» qui caractérise le secteur depuis un moment. Et ce, en recourant à des manifestations et débrayages dans le but d'acculer le gouvernement. En ce qui concerne les syndicats qui n'ont pas encore tranché la question d'observer ou non une grève, ils sont toujours dans l'expectative, mais n'écartent pas un éventuel recours à l'action. M. Z.