Plusieurs organisations syndicales ont appelé le personnel des trois paliers à cesser le travail durant trois jours, à compter d'hier dimanche, pour réclamer l'amélioration du pouvoir d'achat et la prise en charge de l'ensemble des revendications socioprofessionnelles. Les grévistes ont également observé des rassemblements devant les Directions de l'éducation de wilaya. Lors de cette première journée de débrayage, le suivi de la grève était relativement important, dans la mesure où un certain nombre de structures scolaires étaient à moitié paralysées, voire fermées pour d'autres. Le taux de suivi a varié bien évidemment d'un établissement à un autre et d'une wilaya à une autre. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Cela dit, l'appel massif de 14 syndicats autonomes de l'éducation à la grève a engendré des perturbations assez importantes pour être remarquées dans plusieurs établissements scolaires du pays. Les échos parvenus des collèges et primaires relevant de plusieurs wilayas ont fait part d'une large adhésion du personnel de l'éducation dans les paliers du primaire et du moyen, notamment. Le débrayage a été également suivi dans les lycées, mais sans conduire au gel total des activités scolaires comme c'était le cas pour quelques écoles primaires, dont les directeurs ont rejoint la protesta. Les acteurs de l'éducation prévoient d'ailleurs une mobilisation plus conséquente aujourd'hui et demain. Selon Amira Chabane, enseignante dans une école primaire à Mostaganem et membre de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), le taux de suivi était dans l'ensemble « appréciable pour une première journée ». Elle a souligné que des sit-in ayant regroupé plusieurs enseignants et autres fonctionnaires du secteur ont eu lieu devant la Direction de l'éducation relevant de cette wilaya. À Tlemcen, la mobilisation était au rendez-vous, de façon plus prononcée dans les écoles primaires. Un rassemblement a également accompagné cette journée de débrayage devant le siège de la Direction de l'éducation nationale. Sur place, de nombreux protestataires ont dénoncé le « manque d'intérêt de la tutelle à l'égard des préoccupations des corps de l'éducation ». Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation (Satef), a pointé du doigt le détachement de la tutelle vis-à-vis des revendications soumises par l'ensemble du personnel de l'éducation depuis des années. Il estime qu'organiser des réunions pour faire des promesses verbales n'est pas considéré comme « une invitation à un dialogue sérieux et serein ». À propos de cette première journée de grève, Boualem Amoura a fait état d'un suivi de 75% à l'échelle nationale, avec un taux plus qu'appréciable dans les écoles primaires et collèges relevant des wilayas de Setif, Saïda, Laghouat, Timimoun, entre autres. Le président du Satef prévient que si l'entêtement de la tutelle perdure, « d'autres actions seront engagées, au risque de compromettre le bon déroulement des examens de fin d'année ». La balle est dans le camp du ministère, relève ainsi le syndicaliste. À Tizi Ouzou, Alger, Béjaïa, Setif et encore Saïda, les travailleurs de l'éducation ont répondu favorablement à l'appel. Plusieurs écoles ont dû fermer selon des sources proches du milieu. Cela étant, le taux de participation s'est révélé très mitigé dans quelques établissements, particulièrement les lycées. Ahmed Guettaf, qui est membre de l'association des parents d'élèves à Alger, a indiqué dans ce contexte qu'excepté quelques établissements scolaires, notamment ceux du primaire, « la grève n'a pas eu d'impact particulier dans l'ensemble des structures éducatives ». Chose que contrediront d'autres représentants de l'éducation, qui rappellent que la grève initiée par les syndicats autonomes s'est greffée à celle en cours du mouvement spontané déclenché à Oran depuis plusieurs semaines. Ce qui a entraîné des perturbations majeures dans les établissements scolaires de quelques wilayas de l'Ouest. Rappelons que les revendications qui sont nombreuses portent principalement sur l'amélioration des conditions sociales des fonctionnaires de l'éducation. Mais encore, elles remettent sur le tapis l'indispensable retour à la retraite proportionnelle sans condition d'âge. M. Z.