La question inhérente au statut particulier du personnel de l'éducation nationale est remise au goût du jour. La tutelle se donne pour mission d'examiner et de débattre des dispositions et mécanismes de révision du statut particulier, en organisant, un mois durant, des entrevues bilatérales avec des syndicats qui représentent les différents corps de l'éducation nationale. Cette démarche s'est dessinée, hier, lors d'une rencontre ayant regroupé les représentants de plusieurs organisations syndicales et ceux de la tutelle, au siège du ministère sis à El-Mouradia. À son issue, une commission technique chargée d'étudier la question du statut particulier a été installée. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Ladite commission entamera ainsi son travail dès aujourd'hui, avec une première audience qui aura lieu entre le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, et les représentants d'un syndicat du secteur. Le nouveau statut particulier des corps éducatifs sera parachevé dans un mois, selon les déclarations de Abdelhakim Belabed lors d'un point presse tenu en marge de cette rencontre. «L'objectif est de sortir, dans quelques semaines, avec l'esquisse de ce que sera le nouveau statut particulier du personnel de l'éducation», affirme-t-il. Et ce, en totale osmose avec le partenaire social dont les propositions seront, bien entendu, prises en considération dans l'élaboration d'un statut «qui profitera de la même manière à tous les corps relevant de l'éducation», assure le responsable du secteur. L'installation de cette commission est, selon lui, «un gage» de bonne volonté du gouvernement. «À travers la révision du statut particulier, il est question d'améliorer les conditions de travail du personnel du secteur». Il souligne, néanmoins, que la révision du statut particulier nécessite un travail « précis et approfondi ». Et pour cause, il faut trouver un juste équilibre entre une révision pointilleuse et la garantie d'un nouveau statut équitable pour tous les corps relevant du secteur. Abdelhakim Belabed insiste également sur le fait que ce statut particulier doit répondre à certaines normes assez exigeantes dans la mesure où il deviendra l'outil de base qui redonnera une stabilité au secteur ; «et sur lequel on travaillera pendant de longues années», a-t-il ajouté. Pour les présidents de syndicats ayant assisté à cette réunion, la prise en charge de ce dossier est plus que jamais vitale. Il s'inscrit d'ailleurs en droite ligne des revendications de l'ensemble des organisations syndicales depuis des années maintenant. Pour Sadek Dziri, l'importance de la révision du statut particulier réside dans le fait qu'elle «va redonner aux fonctionnaires de l'éducation leur réelle place dans la société». C'est pourquoi, précise-t-il, cette commission devra œuvrer à élaborer un statut particulier qui répondra aux préoccupations du personnel de l'éducation, «en termes de classement, d'intégration et de promotion des corps du secteur». Les responsables du ministère de l'Education nationale ont, par ailleurs, expliqué que cette première rencontre n'est pas consacrée à l'étude des revendications socioprofessionnelles des fonctionnaires. «Dans ce cadre, nous prévoyons d'organiser d'autres rencontres qui seront entièrement dédiées à cet aspect», a souligné Abdelhakim Belabed. Ce dernier rappelle que par cette approche, la tutelle entend s'associer concrètement avec les partenaires sociétaux, en les impliquant dans la prise de certaines décisions cruciales. Le spectre de la grève plane toujours Les assurances du ministre de l'Education nationale ne dissuadent apparemment pas les syndicats d'envisager la tenue de plus en plus imminente d'un débrayage national. Selon les syndicalistes rencontrés sur place, la dégradation des conditions socioprofessionnelles du personnel relevant du secteur est toujours d'actualité. L'érosion du pouvoir d'achat a aggravé une situation déjà peu stable pour les fonctionnaires de l'éducation. Ils attendent, par conséquent, «une révision significative de la grille des salaires des enseignants notamment». Alors que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a annoncé la tenue d'une grève cyclique à partir des 2 et 3 novembre prochain, l'Unpef attend de se concerter avec les membres de l'Intersyndicale de l'éducation ainsi que ceux du Conseil des syndicats algériens (CSA) pour décider d'une action commune. Ou du moins, de l'évolution du mouvement de contestation. M. Z.