Hier, des étudiants, des doctorants et des titulaires de magister et de doctorat (les enseignants vacataires) ont observé un sit-in devant le campus Docteur-Taleb (Ex-Igmo) à Oran, pour exiger le recrutement direct des diplômés du magister et du doctorat. « Nous ne demandons que notre droit au recrutement et l'application de la réglementation.» Pour les contestataires, il est invraisemblable que des cadres, des élites de l'université sortent avec de hauts diplômes pour se heurter au non-recrutement et se retrouvent au chômage. « Nous voulons l'équité et le principe de l'égalité des chances. Nous voulons une université productive, et que ces élites ne soient pas exploités seulement pour les heures supplémentaires. Nous voulons notre intégration directe et que le ministère gèle les programmes de magister et de doctorat qui, malheureusement, n'engendrent que des chômeurs.» Les manifestants interrogent le ministère quant à l'utilité de l'argent investi dans la formation de ces doctorants s'il les laisse par la suite livrés à eux-mêmes. « Pourquoi ce gaspillage de l'argent public ?» Les étudiants et titulaires de magister et de doctorat en appellent directement au président de la République afin qu'il intervienne. «Nous constituons l'élite de l'université, et nous représentons plusieurs domaines qui, par conséquent, peuvent apporter énormément au pays. Il est inutile de refaire des concours, ces derniers sont devenus des concours de complaisance et, à l'avance nous devinons qui sera pris.» Concernant la directive émanant du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique concernant l'intégration des doctorants dans des entreprises de leurs spécialités, là encore les protestataires disent non. « Seuls 5% des spécialités des doctorants et leurs recherches sont sollicités par ces entreprises et la majorité des entreprise algériennes n'ont besoin que d'un détenteur de licence ou bien de master. La place d'un doctorant c'est à l'université où il transmet son savoir et poursuit la recherche scientifique.» Amel Bentolba