Le bras de fer entre le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) et la tutelle est engagé. Après la tenue de deux jours de grève la semaine dernière, les représentants de ce syndicat optent finalement pour la poursuite de son débrayage cyclique. Le Cnapeste remet ça, et observe aujourd'hui et demain deux nouvelles journées de grève. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Simultanément aux entrevues regroupant le ministre de l'Education nationale et les syndicats qui relèvent de son secteur, le Cnapeste entend, de son côté, rester dans une logique d'action afin d'interpeller la tutelle sur les revendications portées par les fonctionnaires de l'éducation. La décision de poursuivre sa grève cyclique a été prise à l'issue de la session extraordinaire du conseil national du Cnapeste, qui s'est tenu les 5 et 6 novembre derniers. Les membres du conseil ont exprimé leur désillusion quant à la conclusion de la rencontre-débat qui a réuni le syndicat et le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed. «Nous n'avons perçu chez la tutelle aucune réelle volonté de matérialiser nos doléances sur le terrain», a indiqué Tahar Hadjim, adhérent du Cnapeste. «Le recours à la grève est notre manière de mettre la pression sur la tutelle afin que soient prises en charge les préoccupations soulevées dans le communiqué datant du mois de mai 2021». Les points revendiqués s'articulent autour de la baisse du pouvoir d'achat. «La situation financière des Algériens, en général, et des fonctionnaires de l'éducation, en particulier, est de plus en plus inquiétante», explique le même intervenant. Le Cnapeste ne conçoit plus que des enseignants fassent aujourd'hui partie d'une classe «désavantagée». Les salaires n'ont pas évolué depuis 2010, dernière date où le régime indemnitaire du personnel de l'éducation a été révisé», rappelle le syndicaliste. Outre ces doléances à caractère social, le Cnapeste a également soulevé des revendications socioprofessionnelles liées notamment au logement, à la retraite, aux œuvres sociales, à la médecine du travail, la révision de la prime de zone et la garantie des libertés syndicales. La semaine dernière, plusieurs établissements ont vu la programmation des cours chamboulée, du fait de la grève décrétée par le Cnapeste. Le suivi a cependant été très mitigé notamment dans les paliers du primaire et du moyen. Les enseignants du secondaire étaient, en revanche, plus nombreux à répondre à l'appel du syndicat. Plusieurs lycées ont ainsi connu, deux jours durant, des semi-paralysies et dans le moindre cas, des perturbations dans le cours du déroulement des activités scolaires. Après cela, le ministère de l'Education nationale a affirmé que la porte du dialogue restait ouverte «en toutes circonstances». Une déclaration au sujet de laquelle les représentants du Cnapeste émettent de sérieux doutes, en s'insurgeant notamment contre les «intimidations» destinées à entraver le travail des syndicats sur le terrain. Un point que dénonce vigoureusement le porte-parole de cette entité syndicale qui estime qu'on ne peut parler de dialogue alors que des membres du Cnapeste font actuellement l'objet de harcèlement. Au regard de ce qu'il considère comme un manque de considération à l'égard de ses revendications, le Cnapeste compte appuyer son mouvement de protestation par des sit-in et des manifestations au niveau des régions. Les dates seront incessamment fixées, selon le syndicat, qui ne compte pas s'arrêter là. Et pour cause, il menace, à présent, de boycotter les corrections des devoirs ainsi que des compositions. M. Z.