Un vent de colère souffle parmi les candidats aux élections du 27 novembre contre le président de l'Assemblée populaire de wilaya (P/APW) de Boumerdès, Azzedine Gana. Le P/APW est accusé de distribuer de l'argent public à des fins politiques. Plusieurs candidats et membres de l'actuelle APW nous ont fait part de leur indignation. Dans une invitation – dont nous détenons une copie — qui a été adressée à la presse pour couvrir la 4e session 2021 prévue le 21 novembre 2021, à six jours d'un scrutin national pour désigner les élus communaux et de wilaya. L'ordre du jour de cette réunion prévoit : « Point 1, l'étude et l'adoption du budget primitif (BP) de 2022, point 2, l'adoption de la répartition des aides aux associations, selon l'instruction ministérielle numéro 1344 du 21 juillet 2016 et en point 3, l'étude et l'adoption du plan de protection du site archéologique de Zemmouri. » Nous avons abordé le P/APW dimanche, lors de la venue d'une délégation ministérielle à Boumerdès au sujet de cette assemblée, mais plus particulièrement sur la distribution de l'argent aux associations. Il était à l'aise et répond sur la convocation de la 4e session de l'Assemblée « il s'agit de voter le budget et éviter le blocage des salaires des fonctionnaires, et éviter un retard du développement de la wilaya.» Mais sur les subventions jugées contraires à l'éthique par certains, il est resté évasif. Il a précisé « ce sont des affectations qui ont été décidées il y a longtemps. C'est une régularisation. La délibération de notre Assemblée est obligatoire pour que les associations encaissent les montants qui leur ont été alloués. » Il n'a rien dit sur le montant global. Concernant les associations bénéficiaires, il n'a évoqué que la JSBM (Jeunesse sportive de Bordj-Ménaïel). Quant à madame Hassiba Kissam, membre de l'Assemblée et farouche opposante au P/APW, lorsque nous l'avons rencontrée inopportunément au siège de la Wilaya, elle n'y est pas allée avec le dos de la cuillère pour dénoncer, publiquement, « les manœuvres du président». Elle affirme « que les bénéficiaires de ces subventions sont en majorité des candidats dans la liste d'un petit parti politique "Wafa bill aahd". Ces candidats sont des présidents d'associations. En effet, la liste de ce parti est composée essentiellement de présidents d'associations». Et d'enfoncer le clou. «Comme il a été éjecté trois fois par le Conseil d'Etat de la candidature à l'APW de Boumerdès, il parraine et finance, avec l'argent du peuple, la campagne électorale de ce parti pour faire élire un président qui protégera ses arrières », dira-t-elle sans ambages. Elle rappelle qu'en 2019, elle a réussi en intervenant auprès du wali pour bloquer des subventions d'un montant de 800 millions que le président voulait distribuer, en violation de la loi, aux associations proches des membres de l'APW. « C'est la même histoire qui revient cette fois-ci, deux montants alloués par l'administration. Il est question de 800 millions et 1,5 milliard. » Mais ces montants ne sont pas encore confirmés par une voix officielle. Abachi L.