Depuis la fin de la phase éliminatoire, et plus de cinq mois du tour des barrages, les spéculations ont alimenté sites et gazettes concernant la formule qui présidera durant le tour de barrage, en mars prochain. Ce matin, le Comex de la CAF devra trancher définitivement cette «polémique». Ce serait une proposition émanant de la Fédération égyptienne de football, et qui a été fuitée par les médias du bord du Nil, que l'idée d'un match unique sur terrain a été balancée. Certains ont même avancé que la Fifa aurait validé cette «formule» à travers son communiqué du 19 novembre dans lequel elle évoquait plutôt l'organisation de barrages intercontinentaux. La «rumeur» était d'autant mieux digérée, que le jour même, un communiqué de la CAF, quelque peu alambiqué, annonçait la fixation de la date du tirage au sort dudit tour. Ce qui a intrigué plus d'un, sachant que la date du 18 décembre, et la ville de Doha, ont été annoncées début novembre sans qu'aucune partie ne vienne démentir. Ce point dans le menu des travaux du Comex d'aujourd'hui n'a été soulevé, en fin de compte, qu'hier lorsque le site de la Confédération africaine a rappelé l'ordre du jour des travaux de la réunion d'aujourd'hui. Dans son nouveau communiqué, la CAF livre quatre points à l'ordre du jour dont le troisième est réservé aux calendriers des matchs placés sous l'égide de la Fifa (hommes et dames) qui intègrent notamment les Coupes du monde féminine et masculine. Il n'en demeure pas moins que cette feuille de route peut bien évoluer au rythme des humeurs des patrons de la CAF, certains des membres du Comité exécutif restent «nocifs» à plus d'un titre et s'agitent pour que le menu soit revu à la veille de la tenue de la réunion. C'est le cas de le dire pour le vice-président de la Confédération, le Marocain Faouzi Lekdjaâ qui, de mèche avec son «ami contre-nature» Hani Abou Rida tentent un revirement dans les positions. Il est clair que son désir est de mettre à genoux l'équipe d'Algérie. Et s'allier à un potentiel adversaire des Verts en tour de barrage serait un juste cheminement de toute l'entreprise de l'agent du Makhzen qui semble vouloir éviter aux égyptiens l'affront d'Omdourman en 2009. Un match unique et sur terrain voudrait dire qu'un éventuel Algérie- égypte, par exemple, à Doha où les Pharaons comptent des milliers de fans issus de la forte communauté égyptienne installée au Qatar. Mais ce plan diabolique a, dans le cas d'un échec, un prolongement. C'est celui du lieu de la prochaine phase finale de la CAN que le Marocain et certains de ses acolytes entreprennent tout pour le changer. Attribué en 2016 au Cameroun, le 33e tournoi africain des nations a été déplacé en 2019 en égypte où l'Algérie a accroché sa seconde étoile africaine, 29 ans après le sacre d'Alger. Un titre qui a fait mal aussi bien aux égyptiens, Sénégalais, Nigérians qu'au Maroc officiel. Un «mauvais coup» contre le Cameroun ? Si bien que la tenue de la CAN sur les terres camerounaises semble déranger la partie marocaine. Hier, des documents officiels établis par les inspecteurs de la CAF qui ont visité les installations du Cameroun ont été publiés sur les réseaux sociaux et dans lesquels les experts de la Confédération émettent des doutes sur les capacités du Cameroun à organiser convenablement la fête panafricaine du football en janvier-février 2022. Signés par le SG de la CAF, Véron Mosengo-Omba, les 4 pages du document rendu public datant du 17 novembre relèvent des carences concernant, pêle-mêle, le stade d'Olembe qui n'est pas prêt, que la maintenance des pelouses est jugée inconsistante, que le protocole Covid est absent, que les responsables de l'organisation au Cameroun n'ont pas suivi les recommandations au sujet des stades, que des panneaux LED manquent au niveau des installations du stade d'Olembe et que le personnel chargé de gérer les stades au quotidien est inopérant. Intitulé «sujets d'inquiétudes et actions attendues pour assurer la mise en état des infrastructures prévues pour la CAN et la bonne organisation du tournoi, le document est ponctué par une sévère mise en garde du secrétaire général de la CAF qui affirme qu'il est «navré que malgré les nombreuses visites, notamment celle du président, du SG de la CAF, du vice-président de la CAF, et les promesses qui ont suivi, les actes n'ont pas suivi», lit-on. Le responsable congolais ira plus loin en écrivant que «s'agissant du stade d'Olembe, sachez que si tout n'est pas réglé d'ici le 30 novembre, le match d'ouverture aura lieu ailleurs. Des dispositions sont d'ores et déjà prises dans ce sens, mais ce serait malheureux pour le Comité d'organisation, pour la CAF et pour le Cameroun». Le courrier évoque la délocalisation du seul match d'ouverture, mais il est clair que vu les innombrables carences mentionnées, le risque de déplacer toute la compétition vers un autre pays demeure envisageable. Les propos tenus par Mosengo-Omba lorsqu'il accompagnait Patrice Motsepe lors de sa visite au Cameroun, sont vite oubliés. En septembre, le Congolais ne manquait pas de faire particulièrement l'éloge du stade d'Olembe qu'il a comparé aux meilleurs stades du monde. «L'infrastructure et l'architecture du stade sont de classe mondiale et peuvent être comparées à de nombreux autres stades célèbres dans le monde. Au Cameroun, nous avons six magnifiques enceintes de football. Notre travail consiste désormais à nous assurer que nous sommes prêts pour tout le reste», avait-il confié. Depuis beaucoup d'eau aura coulé... Et, comme d'habitude, la «rumeur» orchestrée par le vice-président marocain de la CAF annonce le transfert de la CAN-2021 au Maroc sinon au... Qatar. Ce dernier choix rappelle la proposition faite par certains en 2015 lorsque le Maroc avait refusé d'accueillir la Coupe d'Afrique sous prétexte qu'il craignait la propagation du virus Ebola dans le royaume. Cette année-là, la Confédération africaine a vite trouvé une solution en confiant l'organisation de la compétition à la Guinée-équatoriale et au Gabon, tout en sanctionnant le Maroc d'une privation de participation à deux tournois consécutifs, une amende de 1 million de dollars et de 8 millions d'euros de dommages et intérêts. Le TAS de Lausanne annulera la suspension et allégera les sanctions financières infligées au Maroc, lequel redeviendra plus féroce en décidant de s'attaquer à l'empire de Hayatou, chassé de la CAF après 29 ans de règne, et son remplacement par Ahmad-Ahmad, l'ami du Maroc. M. B.