Alors que le pays s'apprête à célébrer les onze ans de la révolution, le président Kaïs Saïed s'est adressé à la nation dans la soirée du lundi 13 décembre. Il a décliné une série de mesures qui assoient encore davantage son pouvoir. Comme souvent, Kaïs Saïed a pris tout le monde de court. Alors que son discours était pressenti pour le 17 décembre – date anniversaire de l'immolation de Mohamed Bouazizi qui signa le début de la révolution de 2011 –, le président tunisien a préféré hâter son calendrier. Sans doute pour mieux couper l'herbe sous le pied de ses opposants qui avaient prévu plusieurs événements cette semaine. Quatre mois et demi après s'être arrogé les pleins pouvoirs, l'homme fort de Carthage détaille enfin son agenda. Plusieurs échéances politiques vont rythmer l'année 2022 en Tunisie, à commencer par une consultation populaire et électronique de janvier à mars. Un référendum portant sur un projet de Constitution remaniée se tiendra ensuite le 22 juillet. Puis, des élections législatives se dérouleront à compter du 17 décembre 2022. En attendant, le parlement tunisien reste gelé. Des opposants au président Saïed ont déjà prévu de signifier leur refus de ces mesures en appelant à descendre manifester vendredi prochain, le 17 décembre, date du onzième anniversaire de la révolution tunisienne. R. I.