Au moment où de nombreuses assemblées locales issues des dernières élections du 27 novembre sont toujours bloquées, la majorité des recours introduits par les partis politiques ont été rejetés par la justice. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le Conseil d'Etat a débouté le FFS qui a déposé deux recours pour contester les résultats des élections locales du 27 novembre dernier concernant les Assemblées populaires de wilaya d'Alger, où le parti a gagné 4 sièges, et de Béjaïa, où il a eu 15 sièges. Le parti avait dénoncé des cas de fraude et la falsification des P-V de dépouillement, dénonçant « le bourrage des P-V qui a remplacé le bourrage des urnes qui se pratiquait par le passé ». «Les recours ont été acceptés dans la forme mais rejetés dans le fond. C'est le sort qui a été réservé à la majorité des recours, y compris des autres partis politiques », fait savoir Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du parti, contacté par nos soins. Dans la wilaya de Béjaïa, le rejet du recours n'a pas impacté la configuration de la composante de l'APW, présidée toujours par le FFS, après quelques arrangements avec les autres partis. La nouvelle assemblée devait être installée dans l'après-midi d'hier, avec le renouvellement du mandat au président sortant, Mehenni Hadadou, qui emboîte ainsi le pas au premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, reconduit, après d'âpres tractations, à la tête de l'APW de Tizi-Ouzou.Mais dans la wilaya d'Alger, le rejet du recours du FFS relègue le parti au rôle de figurant avec ses quatre représentants au sein de l'APW qui sera installée aujourd'hui. Le FFS conteste également les résultats des élections au niveau de certaines communes, dont celle de Cheraga à Alger, où il a été accrédité d'un seul siège sur les 23 que compte l'APC. Hier, nous avons reçu dans la rédaction Mehamed Salah, membre du Conseil national du FFS, et Bouhous Abdelmalek, élu du parti dans cette commune algéroise, venus exposer des cas de fraude qui ont émaillé l'opération électorale, P-V de dépouillement à l'appui. Dans cette commune, le FFS a difficilement constitué sa liste de candidature. Rejetée dans un premier temps par la délégation de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), elle sera réhabilitée par le tribunal administratif. Selon nos interlocuteurs, le scrutin a été entaché de fraude dans la majorité des bureaux de vote de cette commune où le mouvement El Binaa et le PLJ ont remporté sept sièges chacun. « La majorité des P-V comportent des irrégularités », expliquent-ils, réclamant l'annulation des résultats et le recomptage des bulletins. Nos deux interlocuteurs ont affirmé que la liste a introduit un recours au niveau du Conseil d'Etat qui n'a pas encore rendu sa décision. «Au moment où l'on s'attendait au verdict du Conseil d'Etat, nous avons été surpris par la programmation de la cérémonie d'installation de la nouvelle assemblée par le wali délégué. Après son installation (samedi), j'ai demandé la parole et interpellé le wali en lui disant qu'il n'avait pas le droit d'installer une assemblée dont les recours ne sont pas encore tranchés par la justice », relate Mehamed Salah, précisant que le poste de maire est octroyé à un candidat du mouvement El Binaa. Aussi, nos interlocuteurs ont annoncé un dépôt de plainte au tribunal pénal pour « trafic de P-V ». K. A.