Le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), le Pr Fawzi Derrar, a réaffirmé hier que la cible principale reste toujours le variant Delta, dont les contaminations s'élèvent à plus de 80%, alors que celles dues au nouveau variant Omicron ne représentent que 10% des cas. En s'exprimant sur la situation épidémiologique liée à la Covid-19 en Algérie sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le DG de l'IPA est revenu sur la hausse des contaminations qui connaissent une courbe croissante ces dernières semaines, précisant à chaque fois que cette hausse est «essentiellement rythmée par le variant Delta », sans pour autant omettre la menace du nouveau variant Omicron qui a fait son apparition en Algérie le 14 décembre dernier. L'invité de la radio insistera pour dire que « malgré l'apparition des premiers cas de Omicron en Algérie, un variant plus contagieux, le premier danger reste toujours le Delta, qui est meurtrier ». Abordant la question du séquençage des virus SARS-CoV-2 effectué par l'Institut Pasteur d'Algérie, notamment dans le contexte de la surveillance des variants circulants, le Pr Derrar a rappelé que, pour le moment, l'IPA reste le seul laboratoire capable d'effectuer cette technique qui permet d'identifier le type de variant. Quant à la généralisation de cette activité, elle ne sera pas possible pour l'heure, car, selon ses explications, « les techniques du séquençage ne sont pas simples, notamment en matière de méthodologie et d'expertise ». Et de poursuivre : « Cette activité nécessite un investissement en termes de ressources humaines et cela demandera du temps surtout dans la formation des gens dans la bio-informatique, une spécialité qui n'existe pas encore en Algérie.» Il estime également que « ce n'est pas le moment de penser à généraliser le séquençage. Pas pour tout de suite ». Cependant, le directeur général de l'IPA indique que l'Institut Pasteur, qui dispose de la ressource humaine nécessaire, peut déjà accompagner les laboratoires qui ont des séquenceurs pour faire cette activité en précisant : « Si on donne de la valeur et on récupère les laboratoires qui font du séquençage, je pense qu'on sera dans les normes. » Pour le scientifique, l'urgence serait d'abord « d'avoir un tissu de PCR, qui est très important pour qu'on puisse capter les cas. Cela ne peut se faire que grâce à un maillage de PCR qui va nous permettre d'avoir une surveillance très étroite ». Donc à l'heure actuelle, il faudra que « les laboratoires de PCR soient renforcés afin de toucher le maximum de personnes », a-t-il indiqué. Ce faisant, l'IPA réitère son appel quant à l'urgence de « l'adhésion à la vaccination afin de contrôler la circulation du virus SARS-CoV-2 et des variants et le respect des mesures barrières ». Le nombre réel des vaccins périmés se situe en dessous de 1 000 doses Pour ce qui est de la réticence des citoyens à la vaccination contre le Covid, tous les professionnels de la santé ainsi que les différents responsables du secteur qui appellent à la vaccination massive des citoyens, redoutent actuellement la péremption des doses de vaccin en stock. Faut-il rappeler que l'Algérie dispose d'un stock de 13 millions de doses de vaccins. « Toutes les doses disponibles ont une période de validité qui s'étend jusqu'en 2023 », a renseigné l'invité de la radio. Faisant le point sur la situation des stocks des vaccins disponibles, le Pr Derrar a saisi l'occasion pour réfuter les informations relayées ces derniers temps relatives à la péremption de milliers, voire de millions de doses des vaccins anti-Covid-19 . Pour lui, « ces informations sont totalement infondées et ces chiffres sont gonflés et exagérés ». Il précisera que « le nombre réel des vaccins périmés se situe en dessous de 1 000 doses (entre 700 et 800 doses). Il s'agit des vaccins obtenus dans le cadre de l'initiative Covax et qui étaient déjà proches de 3 mois de la date de péremption. Répondant à une autre question sur un éventuel lien entre le vaccin et la stérilité, le scientifique a rassuré qu'il n'y a aucun lien entre la vaccination contre le coronavirus et la stérilité. «Tout ce qui se dit à ce propos ne sont que des rumeurs relayées sur les réseaux sociaux.» Ilhem Tir