Dans le cadre de la lutte contre la rétention de produits pharmaceutiques, des inspections sont menées conjointement par les ministères de l'Industrie pharmaceutique et du Commerce au niveau des établissements de distribution pharmaceutique pour contrôler les stocks et l'obligation de libérer les produits dans le délai légal de 48 heures. Pour cela, l'Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (ADPHA) a tenu une réunion de travail avec les services de I'inspection générale du ministère de l'Industrie pharmaceutique pour clarifier un certain nombre de points. Selon son communiqué rendu public hier, l'ADPHA, qui rassure en premier lieu quant à la garantie de l'approvisionnement «régulier et équitable» du marché national en produits pharmaceutiques, signale un certain nombre de points qui, dans certains cas, peuvent contrarier objectivement I'obligation de distribution des produits dans les 48 heures et ayant entraîné l'envoi de quelques mises en demeure contestables. Parmi les contraintes rencontrées, l'association cite «le cas des entreprises disposant de plusieurs filiales et qui ne peuvent pas toujours organiser, entre elles, les dispatchings de leurs produits dans le délai de 48 heures», «le cas des entreprises qui approvisionnent des régions lointaines du pays et qui, de ce fait, ne peuvent organiser que des rotations hebdomadaires. Elles sont ainsi tenues de conserver les produits pour une semaine, au risque de pénaliser leur clientèle la plus éloignée, comme c'est le cas pour les régions de l'Extrême Sud de notre pays». Aussi, les cas «de produits utilisés dans le protocole Covid-19 et qui sont en stock car non commandés par les pharmaciens d'officine et des cas de confusion entre la date de réception réelle des produits par le répartiteur et la date figurant sur la facture du fournisseur, notamment pour les sociétés installées à I'intérieur du pays et pour lesquelles le décalage peut atteindre 24 à 48 heures». A l'issue de cette réunion, les représentants du MIP ont reconnu le bien-fondé de ces contraintes objectives, qui peuvent justifier un stockage dépassant le délai des 48 heures ou la présence en nos stocks de certains produits du protocole thérapeutique qui ne sont plus sous tension. Tout en précisant qu'aucun de ses membres n'est concerné par les deux décisions de fermeture provisoire annoncées par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, «l'association se félicite du lancement de ces inspections qu'elle considère comme salutaires pour l'approvisionnement des patients, pour la politique nationale de santé publique» tout comme pour le bon fonctionnement de notre marché. Elle exprime le souhait que celles-ci soient conduites de manière régulière tout au long de l'année et à tous les niveaux de la distribution. L'ADPHA a précisé, dans son communiqué, avoir saisi officiellement les associations des producteurs et importateurs pharmaceutiques «pour porter à leur connaissance que certains de leurs membres recourent quelquefois à de la vente concomitante ou à d'autres pratiques non éthiques, en particulier pour les médicaments utilisés dans le protocole de lutte contre la Covid-19.» Ilhem Tir